Section F.O.-DGFiP de l’ESSONNE
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Du talc à l’amiante
Le
premier groupe
industriel de santé au monde vient d’être condamné, le 4 mai,
par la
justice américaine, à verser 110 millions de dollars (environ
101 millions d’euros) à une plaignante atteinte d’un cancer
des ovaires et
utilisatrice d’un de ses produits d’hygiène contenant du talc. Ces
derniers, utilisés
pour l’hygiène des femmes et des bébés, font l’objet de plus de
3 000
poursuites dans le monde, dont 1 200 aux États-Unis, selon
l’agence
Bloomberg. Si toutes n’ont pas abouti, trois ont déjà donné lieu l’an
dernier à
des condamnations de Johnson & Johnson (J&J) par la
justice américaine.
Qui s’ajoutent à celles concernant un tout autre produit, le Risperdal,
un
antipsychotique accusé par quelque 18 500 hommes de leur avoir
fait
pousser des seins. |
Un
sujet difficile à saisir |
12 C’est le nombre de marques de talc contenant de l’amiante commercialisées en Corée du Sud en 2009, dont une marque allemande. |
Les
études concernant la nocivité du talc se montrent contradictoires,
mais les scientifiques recommandent cependant de ne pas utiliser de
talc sur
les muqueuses.Saisie
à la suite
|
de
plusieurs signalements
concernant son
utilisation en
milieu
professionnel, l’Anses, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de
l’alimentation, de l’environnement et du travail, avait, en 2012, émis
un avis
dans lequel elle affirmait ne pas pouvoir se prononcer à la lueur des
données
épidémiologiques et toxicologiques alors disponibles. Elle avait
confirmé que
le talc pouvait contenir de l’amiante, selon les différents gisements
de
production, dont le niveau de
connaissance est assez limité,
sauf dans certains pays occidentaux. Sans s’attarder sur la talcose,
l’agence
avait signalé l’exposition des travailleurs lors des opérations
d’utilisation
et de traitement du talc, en particulier dans l’industrie du
caoutchouc et
de fabrication de céramiques, de peintures, d’émaux, et de divers
produits.
Mais surtout souligné que, depuis 2010, le talc est considéré chez
l’homme
comme cancérogène avéré quand il contient des fibres d’amiante et
possible
quand il n’y en pas par le Centre international de recherche sur le
cancer,
agence de l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé. Bref, on attend
des
études plus poussées même si le péril peut être en la demeure. |
Zoom :
Un minéral qui sent le souffre Également
condamné, dans le procès américain du 4 mai, à verser une
indemnisation, dans une proportion de 1 %, un géant français
des minéraux
a en outre été accusé par le journal Le Monde de
participer indirectement au financement des talibans en Afghanistan, en
s’y
fournissant en talc. L’entreprise a démenti. |