Section F.O.-DGFiP de l’ESSONNE
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Bio : des marges qui peuvent monter jusqu’à 191 % en grandes surfaces
AFOC
Nadia
Djabali
Une enquête menée pendant un an par l’UFC-Que Choisir dénonce les marges « indigestes » de la grande distribution sur les fruits et les légumes bio.
Des pêches qui passent de 2,64 € à 6,64 € le kilo, des poireaux de 2,11 € à 5,15 €, des pommes de 1,66 € le kilo à 3,85 €, selon que ces fruits et légumes soient produits par l’agriculture conventionnelle ou par l’agriculture biologique.
Les résultats de l’enquête de l’UFC-Que
Choisir sont sans
appel : dans
les magasins de la grande et
moyenne distribution le prix des produits bio sont majorés de 98 %
par rapport à ceux issus de l’agriculture conventionnelle. S’agissant
d’une moyenne, les écarts
se situent entre +
27 % pour le kilo de chou-fleur à + 151 % pour les pêches.
Le bio à la portée de tous ? De
tels écarts de prix ne
s’expliquent pas par des coûts de production agricole plus importants
pour le
bio. Un panier moyen pour un ménage moyen (2,3 personnes) représente un surcoût
annuel de 292 € s’il est
exclusivement composé de fruits et légumes bio.
Sur ces 292€, le surcoût agricole représente 141€, soit un peu
moins de la moitié. Où sont alors passés les 151 € restants ? Dans
la marge brute des grandes
surfaces. Et ces marges diffèrent selon les produits : 191 % pour
les poireaux, 189 % pour
les nectarines, 171 % pour
les pêches. Pour les tomates et les pommes, qui sont les produits les plus consommés, cette sur-marge représente respectivement +145 % et +163 %.
On
est loin des campagnes
publicitaires aux slogans égalitaires tels que passer au bio ne vous
coutera
pas cher, le bio à la portée de tous, notre baguette bio ne coûte pas
plus de
blé.
42 % des ventes Le marché bio pèse, en 2016, 7,15 milliards d’euros. Des ventes multipliées par 3,5 en moins de 10 ans. La grande et moyenne distribution a capté 42 % des ventes, loin devant les magasins spécialisés 35 % et les marchés, les ventes directes ou les Amap (association pour le maintien d'une agriculture paysanne) 23 %.
L’étude de Que Choisir ne fait pas l’unanimité, notamment auprès de la Fédération des commerçants en distribution. Cette organisation professionnelle, qui regroupe la plupart des enseignes de la grande distribution, qualifie l’enquête d’approximative et de partiale et rétorque que contrairement aux conclusions de cette étude, le taux de marge brute sur les fruits et légumes bio est en moyenne équivalent à celui pratiqué sur les fruits et légumes conventionnels.
Une étude qui sans doute donnera du grain à moudre aux États généraux de l’alimentation dont les travaux ont débuté le 4 septembre 2017 sous l’égide du ministère de l’Agriculture. Le premier chantier est consacré à la création et à la répartition de la valeur.
En
attendant les fruits de ces
travaux, l’UFC-Que Choisir demande à
l’Observatoire de la formation des prix et des marges d’étudier la
construction
des prix dans les magasins de la grande distribution pour les
principaux
produits d’agriculture biologique, et de faire toute la transparence
sur les
marges nettes réalisées par produit pour chaque enseigne. |