Section de l’AUBE
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Déclaration liminaire CTPD du 28/6/2011

Monsieur le Président,

Quelques jours après un Comité Hygiène et Sécurité ministériel où un représentant du Personnel (FO Finances) a essayé de mettre fin à ses jours, nous tenons ici à alerter les Directions Départementale et Générale contre la dégradation larvée mais continue des conditions de travail.

Les plus de 100 agents rencontrés directement lors de la tenue des Heures Mensuelles d’ Information sur la plupart des sites du département ont fait part, non pas de leur stress généralisé mais bien, à ce stade des choses, de leur « abattement ». En effet, beaucoup ont l’impression que les moyens se font de plus en plus rares (on craint le départ d’un collègue pensant, souvent à juste titre, qu’il ne sera pas remplacé) et que les demandes de la hiérarchie se font de plus en plus fortes (mise en œuvre de nouveautés à un rythme élevé).

Jusque là la grande conscience professionnelle des agents de la DGFiP a permis de faire toujours plus et/ou mieux, avec moins de moyens humains, et (c’est nouveau) maintenant avec moins de moyens financiers. D’ailleurs le quota de 20 % d’agents excellents paraît très largement insuffisant, pour les notateurs comme pour les notés, d’où une rotation sélective qui désole souvent les recalés de cette rotation.

Il ne faudrait pas dépasser le point de non-retour.

Les réformes qui se suivent n’améliorent pas les conditions de travail, les quelques gains attendus de chaque réforme étant largement anticipée en gestion et en suppressions d’emplois. Cette course aux suppressions d’emplois à la DGFiP doit s’arrêter, même le rapporteur spécial de la Commission des Finances le reconnaissait fin 2010. D’ailleurs la règle du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite a largement été appliquée chez nous, le chiffre étant plutôt de 2 sur 3. A l’heure où Monsieur le Président de la République annonce que la règle ne doit plus s’appliquer aveuglément (les écoles primaires seront épargnées en 2012), il faut suspendre ce processus de destruction, à terme, de nos services, la seule voie de salut résultant, pour les Directions locales, dans les fermetures successives de services, les unités microscopiques étant très compliquées à gérer. Cette réduction continue du réseau porte atteinte à la qualité du service public par l’éloignement et l’anonymat croissant dans lequel se trouvent les usagers (particuliers, entreprises, élus) de services de plus en plus gros.

La hiérarchie intermédiaire n’échappe pas, loin de là, à la pression et peut parfois elle aussi trouver que la coupe est pleine. Le fait de faire peser quasiment les mêmes obligations sur une unité à 3 éléments et sur une unité à 30 éléments (organigrammes fonctionnels très détaillés par exemple) peut être très lourde à gérer par un chef d’unité seul et qui a par ailleurs des taches de gestion courante à accomplir pour faire tourner son service.

C’est pourquoi nous vous demandons de mettre une priorité absolue sur les bonnes conditions de travail des agents.

Laurent CROUZET, Secrétaire Départemental FO DGFiP 10