Section du CALVADOS
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"NOUS AURIONS TANT DE CHOSES A VOUS DIRE !" ou la COURTE AUDIENCE avec Bruno PARENT, Directeur Général de la DGFiP

Hier de 16h20 à 17h10 car notre directeur Général est un homme pressé, nous avons pu rencontrer très brièvement Bruno PARENT dans les locaux de la SAFER. Une courte visite à Caen qui n’a pas été ébruitée. Notre DG aurait-il peur d’accueils chahutés ??

Nous avons pour FORCE OUVRIERE en préambule demandé à ce qu’aucune photo ne soit prise de la rencontre et lui avons indiqué que nous n’étions pas là pour lui faire sa com. La CGT s’est rangée derrière nous pour refuser aussi toute photo.

Après lecture de notre déclaration, le directeur la commenté les interventions refusant de répondre à certains propos qu’il estimait outranciers. Vous constaterez à la lecture que nous lui avons dit les choses mais que d’outrance il n’y a point.

sur nos propos évoquant son choix de rencontrer quelques cadres plutot que les services et les agents. : Réponse offusquée : "70 chefs de services, pas quelques chefs !" En revanche, pas de commentaires sur ce qui motivait notre propos, le fait de ne pas rencontrer les agents et de ne pas franchir les portes de la DDFiP !

Sur le fait de dissuader l’usager de venir à nos guichets, et parce que nous avons ajouté qu’il se disait en haut lieux à Paris qu’il fallait "désintoxiquer l’usager du service public", il nie en bloc et indique que "l’expression désintoxiquer l’usager du service public n’est pas de la DGFIP, ne figure dans aucun PV ou compte rendu officiel." C’est selon lui "du marketing syndical, des propos syndicaux et non DGFIP." C’est encore selon lui "dans l’habitude des syndicats de lui prêter des propos qu’il n’a pas tenus."
Vraiment, les syndicats ne sont pas gentils !

Il réagit vivement ensuite sur le terme validation : "je ne valide pas, je décide des choses à travers un cadre fixé par le ministre, ce sont mes décisions, personne ne me dicte ce que j’ai à faire, juste le cadre dans lequel m’inscrire. J’assume la politique que j’essaye de mettre en place. Je ne suis pas en situation de vassalisation." Visiblement il n’a pas compris les termes de notre liminaire. Nous ne lui indiquions pas que les directeurs locaux lui dictaient sa conduite, simplement qu’il prenait tout ce qui contribuait à supprimer des implantations sur le territoire.

Sur le fait que les agents ont l’impression de ne plus fournir un travail approfondi : "plus de travail approfondi, c’est un sujet très important au cœur de certaines valeurs de notre maison, le travail méticuleux, approfondi. On ne plaide pas pour un travail par dessus la jambe, on recherche en toute occasion des allégements de tâches sans compromettre le service public. C’est à la hiérarchie d’en décider, de supprimer certaines tâches redondantes, d’automatiser encore bien des tâches qui ne sont pas encore assez automatisées." Comprenez, ce n’est pas aux agents de décider de ce qui est bien ou mal !

A propos de nos informaticiens, il dit encore : "vos propos sont contradictoires, vous dites que nous avons de bons informaticiens et dans le même temps vous demandez pourquoi les choses trainent, avec vos propos sur les bases Fidji. Si le travail est encore en cours cela relève de nos informaticiens." Il sous-entend que FO critique le travail des informaticiens. Or, nous reprochions juste que les réformes soient entreprises avant que l’on s’assure de la faisabilité technique. Nous avons rebondi sur l’exemple de la dématérialisation et le fait que la DG n’a pas anticipé l’achat de doubles écrans. réponse : "vous savez combien il y a d’agents ?"

Il enchaîne ensuite : "souffrance au travail, avenir professionnel, pérennisation de la maison DGFIP ne constituent pas un bloc intangible devant lequel il faut se prosterner en permanence." Nous vous laissons juges de ces propos.

Encore : "On met a disposition des usagers ce qui est pour eux et qu’ils payent : bases fidji, plan cadastral. "Les syndicats tiennent des propos lunaires à ces yeux sur ce sujet. C’est tout de même notre travail qui échappe à la DGFiP !

Il poursuit : "Quelles sont les attentes des usagers : excellente question à laquelle on répond fréquemment par des sondages. On a une bonne idée : ils attendent des formulaires plus simples, plébiscitent tout ce qui permet de ne pas se déranger, se déplacer pour faire leur démarches."

Sur le recours à des contractuels : "j’en voudrais plus pour agréger au service public des compétences qui manquent à l’administration, des compétences pointues notamment en matière de brassage de données informatiques de datas. Nos informaticiens peuvent se former mais seront prêts dans 2 ans, or on en a besoin tout de suite. Idem en matière politique immobilière de l’Etat : il y a des compétences que l’on n a pas dans notre ministère ni d’ailleurs dans aucun ministère. " Nous doutons que le recours au contractuels se limite à ces deux exemples, c’est le statut de la fonction publique qui est menacé : l’entreprise est de plus grande envergure !

"Le service public sera porté par des compétences qui lui font défaut. Sujet beaucoup plus important que de savoir si l’on ferme 1 ou 2 trésoreries dans tel ou tel département. L’enjeu technologique est beaucoup plus important pour l’avenir de la DGFIP."

Sur l’ASR (aménagement des structures et du réseau) : " est-ce qu’on continue à faire de l’annualité ? la pluriannualité serait plus efficace pour se donner une visibilité de nos ambitions au niveau de l’État. Voilà la cible et on se donne X années pour l’atteindre."

Il rebondit sur le terme "Fin d’un cycle" utilisé par une autre OS : " nous sommes à la fin d’un cycle : ASR CAP 2022 nous donnent l’opportunité pour décider certaines choses avec pluriannualité qui nous manquent. Nous plaidons pour retrouver un plan pluriannuel d’objectifs et de moyens. Le cadrage de notre avenir est salutaire. Il faut saisir les opportunités de l’AP2022, il s’ouvre une phase de quelques mois où des choses positives peuvent se décider pour la DGFIP ou au moins pour une partie d’elle " (??!!) "700 millions d’ € sont prévus pour accompagner AP2022. j’espère qu’une partie reviendra à la DGFIP."

17h10 : Fin de l’entretien car il doit prendre son train. Solidaires lui reproche de ne pas avoir répondu aux questions posées notamment sur les conditions de vie au travail et la souffrance des agents. Réponse ubuesque de Bruno Parent : "j’ai répondu à vos affirmations qui n’étaient pas des questions ." J’ai dit le mot souffrance au travail." Dire le mot, c’est suffisant ?