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CRISES AGRICOLES, LES CONSOMMATEURS N’EN SONT PAS RESPONSABLES !

Editorial et sommaire des cahiers de l’AFOC n°227 - Mars/avril 2016

CRISES AGRICOLES, LES CONSOMMATEURS N’EN SONT PAS RESPONSABLES !

Alors que le salon de l’agriculture vient de fermer ses portes dans un contexte de crise agricole où chaque acteur renvoie la responsabilité de ses tenants à l’autre, l’AFOC tient à préciser que les consommateurs sont également des victimes de la crise agricole.

Si la préoccupation des Français quant aux prix des produits alimentaires est réelle et déterminante dans une économie sinistrée, leur origine, leur traçabilité, leur respect de l’environnement et leur qualité constituent des attentes fortes auxquelles il n’est que peu répondu.

Depuis longtemps, l’AFOC revendique une politique publique propre à assurer à la population l’accès, dans des conditions économiquement acceptables par tous, à une alimentation sûre, diversifiée, de bonne qualité, en quantité suffisante et produite dans des conditions durables. Demandes largement partagées par les consommateurs qui restent néanmoins lettres mortes : l’étiquetage de l’origine et des conditions sociales de production des produits alimentaires ? Pas bon pour la « compétitivité » face à la concurrence… Valoriser les produits de proximité et/ou issus de l’agriculture bio (seules 6 % des surfaces agricoles utiles sont en agriculture bio qui emploie pourtant plus de 10 % des salariés agricoles) ? Trop cher… L’étiquetage obligatoire par code couleur, pourtant simple, des caractéristiques nutritionnelles sur les produits alimentaires ? Trop stigmatisant pour le marché et interdit par Bruxelles… Réduire l’exposition aux produits phytosanitaires ? L’industrie chimique veille… Sans parler des projets d’accords de libre-échange entre l’Europe et les Etats-Unis.

Les crises sanitaires (vache folle, épidémies, obésité…), les fraudes (comme celle des lasagnes de cheval), la situation oligarchique des centrales d’achat de la grande distribution, la promotion de la politique de l’offre et les politiques publiques, françaises et communautaires, axées sur la quantité et le profit, constituent les causes invariantes d’une crise qui ne sera résolue que quand elles seront traitées autrement que par la loi du marché.

Si les intérêts des producteurs et des éleveurs ne sont pas forcément toujours ceux des consommateurs, ce n’est pas en les opposant que l’on trouvera des pistes de sortie de crise.

Pour l’AFOC, il convient au contraire de concilier les exigences de la demande et de l’offre en harmonisant vers le haut les règlementations sanitaires, sociales, environnementales et fiscales des États européens.