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LE LIVRE NOIR DE LA RGPP

Source confédération FO

LE LIVRE NOIR DE LA RGPP FO a organisé mardi une conférence nationale sur les conséquences de Révision générale des Politiques publiques. Il en ressort que les réductions des dépenses publiques se sont faites au détriment des impératifs des missions régaliennes de l’Etat. Comme elle l’avait fait l’an dernier pour le secteur privé, la Confédération FO a organisé mardi à la Bourse du travail de Paris une conférence nationale pour la fonction publique.

Quelque 350 représentants syndicaux sont venus expliquer concrètement comment la mise en œuvre sans discernement d’un certain nombre de réformes structurelles liées à la Révision générale des Politiques publiques (RGPP) impacte au quotidien l’exercice des missions de service public sur tout le territoire.

Lancée en 2007 pour « accélérer » la réforme de l’Etat, la RGPP visait, selon ses promoteurs ministériels, à dépenser mieux pour un service public plus efficace et plus proche des citoyens. Dans les faits, la RGPP s’est traduite surtout par une réduction drastique des effectifs dans la fonction publique d’Etat et hospitalière via le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. « On a fait nos calculs : sur 2007-2012, c’est 400.000 suppressions de postes dans la fonction publique d’Etat (administrations, services déconcentrés, établissements publics et opérateurs), et 500.000 si on ajoute la fonction publique territoriale et l’hospitalière », a résumé le leader de FO Jean-Claude Mailly, présent à la tribune aux côtés de Anne Baltazar, secrétaire générale de la fédération générale des fonctionnaires FO, et de Didier Bernus, secrétaire général de la fédération FO des services publics et de Santé.
Les administrations et les établissements ont été contraints de réorganiser leurs services avec les moyens du bord. Quitte à se débarrasser de missions jugées moins prioritaires que d’autres avec des conséquences multiples pour les usagers. « Avec la baisse des effectifs, on nous a fixé des objectifs de taux de réussite au permis de conduire supérieurs à ceux qui existaient auparavant alors que la formation des automobilistes est le premier gage de sécurité sur les routes », a rapporté Pascale Maset, inspectrice du permis de conduire (SNICA-FO). Il en est de même dans la police où les suppressions de postes ont entraîné inévitablement des « transferts de tâches » au mieux vers les polices municipales, et au pire vers des sociétés de sécurité privées bien qu’elles ne soient pas qualifiées pour ça, a souligné Nicolas Comte de FO-Police. Le dilemme est identique chez les sapeurs-pompiers professionnels qui voient, eux aussi, faute de personnels suffisants, certaines de leurs missions de secours confiées aux services payants d’ambulanciers privés. Dans le secteur de la Santé, pour continuer à fonctionner notamment dans le cadre de la loi Hôpital Patient Santé Territoires, les établissements publics hospitaliers ont dû regrouper leurs services avec des cliniques privées, dont la rentabilité des actes médicaux est le seul moteur.

Jacques Bodin, du Centre hospitalier universitaire de Caen (Calvados), a détaillé ainsi les « dysfonctionnements » de la prise en charge des patients aux urgences du Groupement de coopération sanitaire rassemblant dorénavant la polyclinique privée de Deauville et l’hôpital public de Honfleur. « Les services de l’hôpital public doivent verser une redevance mensuelle pour emprunter certains couloirs menant à la polyclinique », a-t-il notamment dénoncé.

La RGPP a conduit également à faire pression sur les agents via la fixation d’objectifs de résultats intenables. « Elle se traduit par des morts dans la fonction publique. On a vu des fonctionnaires qui se sont suicidés après avoir mis en cause exclusivement leurs conditions de travail », a précisé Pascal Pavageau, secrétaire confédéral de FO, avant d’évoquer le spectre de France Télécom. Mais « elle tue aussi les usagers », a-t-il ajouté, en référence à la tempête Xinthia, dont les services de Météo-France auraient pu mieux mesurer les risques s’ils n’avaient pas subi de profondes restructurations.