Syndicat national F.O.-DGFiP
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Vous reprendrez bien un coup de pied au cul ?

(le lundi 12 novembre 2018 sur: https://www.fo-dgfip-sd.fr/02A)
Vous reprendrez bien un coup de pied au cul ?

Après l’envoi de 17 collègues en audition à la police, cette semaine c’est la stigmatisation des agents du Grand Ajaccio que « la direction » ajoute à son tableau de chasse au travers de la publication nationale du mouvement des postes comptables de catégorie C2 et C3, directement consultable sur Ulysse.

On y lit que le futur chef de ce "poste comptable sensible" devra être doté de "capacités managériales avérées afin d’encadrer une équipe difficile, particulièrement réactive dans un contexte de réformes organisationnelles…"

Cette inscription fait montre d’une remarquable agressivité. L’administration a normalement recours à un langage plutôt édulcoré et la force des termes utilisés ici laisse imaginer le pire sur le compte de nos collègues. Il n’y a évidemment qu’en Corse du Sud que les agents d’un poste sont ainsi dénigrés. La ligne consacrée au Grand Ajaccio n’a pas d’équivalent dans le reste du document publié sur Ulysse.

Pour qui ne connaît pas personnellement ces agents, ça les désigne tout bonnement comme une bande d’excités prêts à bondir pour en découdre, bref des fous furieux.

Un mensonge éhonté

Sur le principe, ce qu’on vient d’inventer ici n’est ni plus ni moins qu’un casier judiciaire sur intranet. Sans qu’on sache explicitement qui joue au magistrat et distribue les condamnations. C’est le même procédé que celui utilisé pour la ligne antisyndicale portée au DUERP.

Mais surtout, au nom de quoi « la direction » se permet-elle de salir les agents par cette description mensongère ?

Les collègues du Grand Ajaccio effectuent un travail loué par l’ensemble des usagers de la trésorerie (collectivités, contribuables…), dans un contexte de suppressions de postes et de missions supplémentaires. En clair, ils se mettent en quatre pour que le poste tourne et ils se mangent une charge de travail croissante, chaque année.

La souffrance criminalisée

Presque tous les services connaissent une dégradation constante de leurs conditions d’exercice. Mais ça ne semble pas encore suffisant. « La direction », par son comportement, criminalise la souffrance au travail. Pas son principe bien sûr, mais son expression. Le message est clair : si vous constatez que vos conditions de travail se dégradent et que vous en souffrez, prenez garde si vous parlez. Vous serez voué à l’opprobre sur Ulysse. Alors souffrez, mais en silence s’il vous plait !

Pour le plaisir, mais pas que…

Les propos injurieux de « la direction » justifient le classement de la trésorerie en poste dit « sensible ». Ce qui lui permettra, de façon totalement dérogatoire aux règles de mutation, de choisir qui sera nommé chef de poste.

Revenir à la réalité

Que "la direction" se méfie : Les prérogatives qui lui sont confiées le sont à raison de la mission qu’il lui appartient de remplir. Lorsqu’elle teste les limites de sa personnalité en se vautrant dans le pouvoir qu’elle imagine avoir, c’est à l’évidence outrepasser sa charge.

Jouer au corbeau en se figurant être Machiavel relève tout bonnement d’une inconscience, au prix du dégoût et de la colère que nous disent ressentir aujourd’hui nos collègues mis en cause.

Le bureau FO-DGFiP 2A