Syndicat national F.O.-DGFiP
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Audience Intersyndicale DGFIP 2A, élus / Préfète - 14 février 2019 - CR

(le mardi 19 février 2019 sur: https://www.fo-dgfip-sd.fr/02A)
Audience du 14 février 2019

Intersyndicale Finances Publiques 2A, élus / Préfète de Corse

Compte-rendu

Jeudi 14 février, à l’appel de l’intersyndicale des finances publiques de Corse du sud, les agents de la DGFIP, en grève, et les élus, se sont massivement rassemblés devant la préfecture de Corse, à Ajaccio.
A cette occasion, Mme J. Chevalier, préfète de Corse, a accepté de recevoir une délégation composée de l’intersyndicale et d’élus (MM. J. Biancucci, maire de Cuttoli-Corticchiato et membre du Conseil exécutif de Corse, P. Mariotti, maire d’Urbalacone et D. Antona, maire de Campo).

Les syndicats ont tout d’abord rappelé l’objet de leur demande d’audience : Les instructions de la Direction Générale des Finances Publiques prévoient que les directeurs locaux élaborent leur projet de réorganisation du réseau en concertation avec la préfète. L’intersyndicale souhaitait donc lui exposer sa très nette opposition à ce projet, tel que prévu dans le "cahier des charges" de la DGFIP, c’est à dire basé sur un maximum de suppressions de trésoreries, remplacées par des permanences ponctuelles, ainsi que sur la réelle menace d’une fusion des 3 SIP en une seule structure dans le département, de même pour les 3 SIE.
Les élus sont également intervenus, se faisant les porte-paroles des maires du département, pour expliquer à la préfète la nécessité du maintien des services de l’Etat sur l’ensemble du territoire, afin de lutter contre la désertification en milieu rural et pour répondre aux besoins des usagers. Ils ont également tenu à évoquer les difficultés liées à l’exercice de leur mandat et qui rend indispensable pour eux et leurs administrés la présence d’un vrai service public, accessible et de qualité.

La préfète de Corse a tenu tout d’abord a préciser qu’elle n’avait reçu à ce jour aucun projet de réorganisation du réseau DGFIP par la directrice régionale, Mme Assouline. (La DDFIP de Haute-Corse a informé les O.S. de son département qu’en raison du contexte de "débat national", la centrale avait assoupli le calendrier, permettant aux directeurs locaux de faire remonter leur projet jusqu’à fin mars 2019).

Néanmoins, étant informée (comme les syndicats, "par la bande") des directives de la centrale transmises aux DRFIP / DDFIP , la préfète a clairement affirmé qu’elle émettrait "un avis fortement négatif à ce type de projet, ne partageant pas la méthode, surtout dans cette administration où il y a des besoins non couverts".

Mme Chevalier a précisé qu’elle considère aberrant la façon dont les administrations décident chacune de leur côté des suppressions d’emplois et de structures les concernant, sans aucune vision d’ensemble, sans aucune concertation, et dont il résulte des déserts administratifs dans certaines micro-régions.
La préfète de Corse nous a par ailleurs informé qu’elle n’adhérait pas au discours selon lequel les reformes en cours (PAS, TH) permettaient de supprimer des emplois, reconnaissant même la surcharge de travail qu’elles provoquaient lors de leur mise en place.
Concernant l’argument de la "dématérialisation qui justifierait les suppressions d’emplois", Mme Chevalier a affirmé ne pas l’approuver, reconnaissant la spécificité de notre région aux multiples "zones blanches", à la population âgée et au taux de pauvreté hélas bien élevé.
La préfète de Corse a alors évoqué le "statut particulier" dont elle entend faire profiter la région, permettant une gestion spécifique de l’implantation des services de l’Etat dans l’île. Les syndicats sont intervenus, lui demandant de se saisir de cette opportunité pour qu’enfin s’applique la Loi Montagne en Corse.

Au nom de la Collectivité de Corse, M. J. Biancucci a informé l’assistance que le Président du Conseil exécutif, M. G. Simeoni, avait l’intention de constituer une commission ad hoc, pour une période de 3 mois, chargée de mener une réflexion sur l’implantation des services publics dans l’île, de manière transverse, en prenant en compte les déséquilibres par micro-territoires.

Les syndicats ont noté l’intention tant de la préfète que de la CdC, d’entreprendre de manière conjointe cette réflexion. Les O.S. ont ajouté cependant qu’ils ne pourraient accepter que ces réflexions aboutissent à des suppressions d’emplois dans notre administration qui en a déjà perdu 150 depuis 2010 dans l’île, rappelant aussi que l’emploi public est le poumon économique de la Corse (28% de l’emploi de l’île, contre 21% sur le continent).
Au sujet des emplois, la préfète a répondu qu’avec les élus, elle peut aider la directrice régionale des finances publiques à se battre contre les suppressions que lui demanderait d’effectuer l’administration centrale.

Pour conclure, l’opposition très claire de la préfète au projet que doit lui présenter la DRFIP démontre, comme les taux de grévistes en Corse jeudi dernier (75% dans le 2B, 50% dans le 2A), et comme le soutien massif des élus, que la réorganisation du réseau souhaitée par la direction générale est unanimement rejetée, un non sens total, un mépris des élus et une profonde méconnaissance de la réalité du terrain, de l’attente des usagers.

Toutefois, les syndicats appellent les personnels à rester vigilants : après les belles paroles, place aux actes !

Comme la préfète l’a rappelé, elle est la 1ère représentante de l’Etat dans l’île. Nous n’oublions pas qu’à la tête de cet Etat, le Président de la République E.Macron entend poursuivre les suppressions massives d’emplois d’ici 2022, plan dans lequel s’inscrit le schéma de réorganisation du réseau de la DGFIP.
Les représentants du personnels resteront alors particulièrement attentifs à la mise en place du "statut administratif spécifique" évoqué par la préfète comme outil permettant de maintenir notre service public de proximité. Les syndicats demandent par ailleurs à être associés aux travaux de la commission de la Collectivité de Corse.

Restons plus que jamais mobilisés en faveur du maintien de nos structures, pour nos emplois, pour un vrai service public au plus proche des citoyens.


La délégation intersyndicale FO-CGT-Solidaires Finances Publiques 2A