Syndicat national F.O.-DGFiP
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Madame la DRFIP, nous ne sommes pas des pions !

(le samedi 22 juin 2019 sur: https://www.fo-dgfip-sd.fr/02A)

Ci-dessous la déclaration liminaire lue par la délégation FORCE OUVRIERE Finances 2A lors du CHSCT qui s’est tenu cet après-midi salle des Commissions de la DRFIP de Corse du Sud.

CHSCT du 18 juin 2019 - déclaration liminaire :

Nous ne sommes pas des pions !

Madame Assouline, présidente du CHSCT de Corse du sud,

Nous tenons aujourd’hui à vous alerter sur un sujet qui concerne vos services de la DRFIP, mais qui relève également de ce Comité Hygiène et Sécurité. Il s’agit de l’inquiétante dégradation de l’état de santé « psychosocial » des personnels à la DRFIP 2A.

Cette dégradation s’est très nettement accélérée ces dernières années. Nous en voulons pour preuve les lignes « RPS » (Risques Psycho-Sociaux) recensées au DUERP, toujours plus nombreuses à mettre en exergue le stress, la surcharge de travail liée au manque d’effectifs, la démotivation, le manque de considération, les burn-out, la perte de visibilité et de perspectives, la pression temporelle, les rapports conflictuels, la violence…

Cette situation ne fera qu’empirer avec la communication prochaine des fameuses cartes de la « géographie revisitée ». Sur le continent, ces projets sont déjà connus. Ils dévoilent avec une grande brutalité des suppressions massives de services et de structures, remplacés par une présence soi disant plus forte de notre administration sur le territoire… En réalité, la mise en place de permanences ponctuelles ou itinérantes ne sont que de la « poudre aux yeux » destinée à enfumer les élus et à leur faire accepter la suppression d’un vrai service public de proximité !

Si nous ne connaissons pas encore le projet pour la Corse, les récentes déclarations de la DDFIP de Haute-Corse, je la cite « de toute façon plus aucune trésorerie ne subsistera », laissent craindre le pire !

Ces restructurations s’inscrivent dans une politique nationale qui, malheureusement, n’est pas la seule responsable du déplorable état de santé psychosocial des collègues. Cet état, que nous considérons très préoccupant, s’est très nettement aggravé depuis votre arrivée, madame la directrice, en décembre 2018.

Depuis 7 mois, les personnels de la DRFIP de Corse du sud subissent un management à marche forcée qui n’a eu pour seul effet que d’amplifier la souffrance au travail, de plus en plus prégnante dans les services et dans les relations de travail.

Ces relations de travail, vous n’avez de cesse de les considérer sous l’angle de la loyauté que vous exigez de vos collaborateurs… Ce mot fourre-tout est bien pratique : « loyauté », on l’arrange comme on veut, à sa sauce ! La votre, en l’occurrence, est passablement aigre et commence à dépasser les limites du supportable :

C’est plus facile de « convaincre » quand l’interlocuteur est à genoux !

La loyauté est une notion tellement floue (respect ? obéissance ? soumission et génuflexion ?!!!) que l’on peut facilement reprocher à quelqu’un d’en manquer. Vous ne vous en privez d’ailleurs pas. Depuis votre arrivée, Mme Assouline, nous avons eu trop souvent écho de collègues convoqués dans des entretiens où se mêlent reproches et intimidations… et qui, curieusement, se terminent par un encouragement assez appuyé pour une mutation ! Si des reproches doivent être adressés à un agent quant à sa manière d’exécuter ses tâches, la campagne d’évaluation est là pour ça. Rappelons d’ailleurs que l’avis du premier notateur est validé par la direction !
Alors stigmatiser les états de service d’agents que vous ne connaissiez pas il y a encore quelques mois, des personnels qui jamais ne se sont vus reprochés quoi que ce soit par l’administration, et ce uniquement pour parvenir à vos fins, nous ne l’acceptons pas !

Ne pas confondre « devoir » et « dévouement »

Oui, le fonctionnaire a des devoirs, des tâches, des missions. Ceux-ci sont prévus par des textes et sont discutés lors d’entretiens d’évaluation. Mais vous avez une fâcheuse tendance à confondre « devoir » et « dévouement » auquel se réfère la loyauté, dévouement qui implique une adhésion totale à une démarche, jusqu’à la cécité.
Si l’ont veut bien imaginer qu’à un certain niveau de la hiérarchie les promotions ne se méritent qu’à coup d’obéissance zélée « le petit doigt sur la couture », il n’en va pas de même pour tout le monde. Ne croyez pas un instant que nos collègues iront jusqu’à renier ce qu’ils pensent et ce qu’ils sont. Le devoir ne saurait avoir pour corolaire la servilité. N’espérez pas convaincre les agents qu’il leur serait profitable de scier la branche sur laquelle ils sont assis ! Cette démarche est vouée à l’échec.

Ne pas confondre « autorité » et « crainte »

Le syndicat FORCE OUVRIERE ne peut tolérer une telle attitude. Vous n’obtiendrez rien par la crainte, sous la pression, ni ne construirez rien de solide, de durable, si tant est que la visibilité, même à court terme, soit encore une notion en vigueur à la DGFIP ?

Ce management aux forceps est d’autant plus insupportable qu’il coïncide avec une vague de déménagements au sein de la direction régionale, entre les bâtiments de la Grand Armée, de Cunéo et de Saint Joseph (point 4 de ce CHSCT). Le résultat s’avère être totalement ubuesque :

Faire et défaire !

Bientôt un 3ème CTL en 4 mois pour nous présenter un 3ème projet !

Partout des cloisons que l’on monte ou que l’on détruit, des agents qui font leurs cartons, s’installent, puis à qui on demande de refaire les cartons pour rechanger de service.

Eh oui, il a fallu faire vite car l’impératif est économique : « rendre » les locaux de l’immeuble Castellani au 31 décembre 2019. Alors on se précipite, on réorganise les services et on redistribue les cartes en CTL le 24 avril… avant de tout revoir puisque, 2 semaines après, tombe le projet de mouvement de mutation des cadres A et son lot de surprises. Sauf qu’au passage, ce sont encore les personnels qui trinquent, qui s’inquiètent, qui ignorent où ils vont travailler dans quelques jours ou semaines, avec qui, comment, pour combien de temps, et surtout dans quelles conditions !

Nous vous le disons très clairement Mme Assouline, en terme de management ou de restructurations, les agents ne sont pas des pions ! La colère gronde, à vous de faire le choix de l’entendre ou non, tant qu’il est encore temps…

Le syndicat FORCE OUVRIERE des Finances 2A