Syndicat national F.O.-DGFiP
Section F.O.-DGFiP de la CORSE-DU-SUD
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Et si on jouait "cartes sur table" ?

(le mardi 3 septembre 2019 sur: https://www.fo-dgfip-sd.fr/02A)
Et si on jouait "cartes sur table" ?

Décembre 2018, la fuite du projet de "géographie revisitée" de la Direction générale produit une véritable levée de boucliers sur l’ensemble du territoire et plus particulièrement en Corse : Au cours des multiples manifestations, les élus locaux soutiennent massivement les agents des finances dont la mobilisation se traduit par des taux de grévistes records !
L’enjeu est de taille : La direction générale a clairement affiché sa volonté de déstructurer le réseau de notre administration à base de concentration des services en unités de 50 agents (soit 1 SIP et 1 seul SIE pour la Corse du sud) ainsi qu’en supprimant les trésoreries qui seraient remplacées par des "points de contact" mobiles ou non…
Personne n’est dupe, à commencer par les élus qui les premiers ont compris l’impact de telles mesures dans notre région truffée de "zones blanches", à la population pauvre et vieillissante, des mesures où "digitalisation" = "exclusion".

Juin 2019 : L’ensemble des départements prend connaissance des plan de restructurations de leur réseau, (bien souvent la presse en était informée avant même les représentants du personnel !)
… l’ensemble du territoire, sauf Paris, les DOM-TOM et la Corse ! Explication fournie par la DRFIP de Corse Mme Assouline : "Le Ministre G. Darmanin souhaite prendre en considération les spécificités spécifiques de la Corse avant de faire part de son projet nous concernant" !

A Mme la DRFIP, si prompte à exiger la loyauté de ses agents, nous répondrons que la loyauté, ce n’est pas à sens unique et que le personnel est en droit d’exiger la même attitude de sa part. Une manifestation de loyauté de la part de notre direction locale cela signifie, entre autres, bien vouloir arrêter de tenter de nous faire prendre des vessies pour des lanternes :

Depuis le début de l’année et l’annonce de ce projet mortifère, le syndicat n’a eu de cesse d’interroger la direction locale quant au projet qu’elle comptait faire remonter auprès du DG. Comme nous vous en avons constamment rendu-compte, nous avons eu pour simple réponse le traditionnel "il est trop tôt, en en discutera le temps venu, vous alarmez inutilement les collègues…"
La ficèle est trop grosse : La préoccupation actuelle de la Direction générale, c’est la "période de concertation" devant permettre à la direction locale de vendre sa soupe auprès des élus, en faisant le moins de vagues possibles, à coups de "rassurez-vous, nous serons davantage au contact des usagers avec la caravane des finances publiques" … en oubliant de préciser que ce "point de contact" ne sera qu’épisodique, avec des agents extérieurs à nos services et donc pas aptes à répondre aux questions techniques des usagers, et ne serviront donc que de boite aux lettres !
Cette période de concertation doit se terminer à l’automne. A travers ce retard planifié dans l’annonce du plan de restructuration, l’administration démontre sa volonté de réduire au maximum la période de concertation afin d’éviter toute manifestation d’hostilité et d’opposition à son projet, tels que ceux rencontrés en Corse au printemps !

Le ministre Darmanin souhaite prendre en compte nos spécificités ? ça tombe bien, la Loi Montagne (n°85-30 du 9 janvier 1985) a été écrite à cet effet, qu’il l’applique ! Rappelons que cette loi prévoit de "réévaluer le niveau des services publics et des services au public en montagne et d’en assurer la pérennité, la qualité, l’accessibilité et la proximité, en tenant compte (…) des temps de parcours et des spécificités géographiques, démographiques et saisonnières des territoires en montagne". Ces dispositions sont en totale contradiction avec les trompe-l’oeil que sont les permanences ponctuelles et mobiles censées remplacer nos trésoreries. Quant à la centralisation des SIP et SIE en structures départementales, là encore elle apparaît en totale contradiction avec les principes d’accessibilité et de proximité défendus par la Loi Montagne.

Ce report dans l’annonce de notre "géographie revisitée" et la soi-disante prise en compte de nos spécificités, c’est de l’enfumage.
Nous en voulons pour preuve la "fuite" sur Ulysse, début août, où par erreur ont été publiées durant quelques minutes les cartes qui n’avaient pas encore été diffusées, dont celles de la Corse (2A et 2B
). L’impossibilité de vérifier les éléments qui nous ont été rapportés nous empêche de vous en communiquer la teneur de manière précise, plusieurs témoignages nous rapportent toutefois que nos craintes du début d’année se confirmeraient (1 SIP et 1 SIE dans le département, suppression des trésoreries…)
Il faudra nous expliquer alors en quoi et comment sont prises en compte nos "spécificité spécifiques" !

L’ensemble des syndicats a relayé l’appel à la grève nationale à la DGFIP, lundi 16 septembre, contre le démantèlement de notre réseau. Si après les manifs du printemps la Direction Générale espère atténuer le mouvement de colère en Corse en retardant l’annonce de son plan, elle se trompe : non seulement nous restons déterminés et farouchement opposés à la restructuration de nos services, mais de surcroit nous n’apprécions pas du tout être pris pour des imbéciles !