Section F.O.-DGFiP de l’ESSONNE
Adr.: DDFiP 128 allée des Champs Elysées 91012 EVRY Cedex Tél.: 01-69-47-19-62 Mèl : fo.ddfip91dgfip.finances.gouv.fr Site web : https://www.fo-dgfip-sd.fr/091 |
Impôt
à la source : ça va faire
mal!
Ce
n'était pas une blague. François
Hollande a bien l'intention de mettre en place l'impôt à
la source.
L'impôt sur le
revenu sera donc directement déduit du salaire tous les mois. Idée
simple sur
le papier mais cauchemardesque en pratique avec – au bout du compte –
plus de paperasse et plus d'impôt à payer! L'exemple type de la fausse
bonne idée!
Plus
de paperasse. Acte I :
pour les
ménages, rien ne change. Il faudra toujours faire sa déclaration
fiscale tous les
ans :
revenus, nombre de parts, déductions fiscales… avec à la clé des
rappels
ou des remboursements d'impôts. Quant aux entreprises, elles vont
devoir
s'improviser percepteur d'impôt. Ça veut dire un nouveau logiciel de
comptabilité et la création d'un "Monsieur Impôt" dans chaque
entreprise. Pas très "choc de simplification"!
Plus
d'impôt.
L'acte II
est
encore plus
redoutable. Une fois que l'impôt sera prélevé à la source, la tentation
sera
grande de le fusionner avec la CSG. C'était d'ailleurs une promesse de
François
Hollande. C'est ce que Jean Christophe Cambadélis appelle "l'impôt
citoyen",
mariant CSG et
impôt sur le revenu. Ainsi le taux de CSG, qui est aujourd'hui le même
pour
tous (7,5 %), augmenterait avec votre salaire. Concrètement, la moitié
des
Français devraient payer plus d'impôt. Pas très "pause fiscale"!
Deuxième
conséquence plus sournoise. L'impôt va devenir invisible. Ce ne
sera plus qu'une simple ligne sur la fiche de paie. Ni vu ni connu, le
gouvernement pourra l'augmenter, comme il l'a fait avec la CSG. De
fait,
personne ne se plaint de payer trop de CSG. En clair, on n'a pas fini
d'être
prélevé à l'insu de notre plein gré.
Une
vraie réforme fiscale aurait consisté à faire le ménage dans les
206 niches qui permettent de réduire ses impôts. Mais, pour cela, il
fallait affronter 206 lobbys. Le gouvernement préfère donc se brancher
à
la source de nos salaires, pour prélever massivement et discrètement.
Pas très…
"citoyen"!
Axel
de Tarlé - Le Journal du Dimanche
dimanche
14 juin 2015