Section F.O.-DGFiP de l’ESSONNE
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Depuis
des mois, le système fiscal et l’organisation des services fiscaux et
douaniers
grecs sont vilipendés par le FMI,
Bruxelles et consorts.
Personne
ne conteste la nécessité de grandes réformes dans ce pays, mais cette
désorganisation, (rentrées fiscales minimales avec fraudes fiscales
maximales),
trouve sa source dans les politiques successives des gouvernements
grecs depuis
trente ans et non pas dans le comportement du peuple grec.
En
France, pas un jour ne se passe sans que nos ministres ne vantent, à
juste
titre, le savoir-faire, la technicité, et la qualification des
personnels en
charge des missions fiscales et économiques.
Paradoxalement,
dans une période de crise, telle que nous la connaissons depuis 2008,
où on ne
cesse d’attirer l’attention sur l’accroissement de la dette publique,
il est
curieux, pour ne pas dire plus, de constater avec quel acharnement les
gouvernements successifs s’appliquent à détruire l’emploi et diminuer
les moyens
de fonctionnement des services en charge de recouvrir les créances
fiscales et
de contrôler la régularité des déclarations.
Dernier
exemple,
les ministères économiques et
financiers devraient être les
principaux
contributeurs aux suppressions d’emplois dans le projet de Loi de
Finances
2016, avec 2 548 supplémentaires.Elles viennent se rajouter aux 35 000
recensées depuis dix ans ! Inacceptable !
Voilà
des années que FO Finances alerte sur les
conséquences de cette course
sans
limite et non
justifiée
aux suppressions d’emplois.
Face à
cette situation, les ministres de Bercy se refusent à dévoiler des
plans cachés
de fermetures massives de postes et services des finances publiques et
des
douanes !.
Pour
preuve, ils refusent obstinément de dévoiler aux représentants du
personnel,
une cartographie nationale de leurs projets destructeurs.
Il est
vrai que de tels projets, créant de nouveaux déserts de services
publics,
pourraient être très mal perçus, à la veille d’un scrutin politique,
par les
citoyens mais aussi par les élus.
Comme
si tout cela ne suffisait pas, l’annonce de la mise en œuvre de la
retenue à la
source de l’impôt sur le revenu, est venue jeter le désarroi parmi les
personnels des finances publiques.
Pourquoi
modifier un système qui a démontré toute sa pertinence avec 98 % de
taux de
recouvrement, si ce n’est pour justifier la réduction des effectifs des
directions de Bercy ?
Messieurs
les Ministres voulez-vous que nos administrations fiscales, douanières
et de
protection du consommateur soient demain celles de la Grèce
d’aujourd’hui ?
Vous
seriez bien inspirés de regarder de plus près comment vos collègues
canadiens
ont mis en œuvre leur réforme de l’État au début des années 2000.
Dans ce
pays, le seul ministère qui n’a pas subi de suppressions d’emplois,
c’est celui
de l’Économie et des Finances.
Vos
homologues d’Outre-Atlantique ont bien compris que la base d’un
redressement
économique passe prioritairement par des rentrées fiscales assurées et
des
contrôles renforcés.
Pour un
service public fiscal, économique et douanier fort, permettant
d’assumer ses
missions de recouvrement et de contrôle, l’urgence est à l’arrêt des
suppressions d’emplois.
Il
reste quelques semaines à nos ministres pour reconsidérer leurs
orientations
budgétaires.
Paris, le
28 Août 2015