Section F.O.-DGFiP de l’ESSONNE
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1,2
million de manifestants
dans toute la France
« Elle
m’a dit qu’on avait
rendez-vous devant le ballon FO,
explique à une amie un jeune manifestant. Mais
le problème, c’est qu’il y a plein de ballons FO». A en croire le flot sortant de
la bouche du métro place d’Italie, la mobilisation parisienne contre la
réforme
du Code du travail a fait le plein. A Bordeaux, 30 000 personnes ont
battu le
pavé, à Rennes 10 000, à Toulouse 100 000, à Marseille 120 000. Pour
Paris, 160
000 personnes. 1,2 million dans toute la France. Partout le nombre de
manifestants est deux à trois fois plus important que le 9 mars. Si
le gouvernement ne comprend pas, Il y
aura des suites Qu’est-ce
que cela signifie ?
« Cela veut dire que le gouvernement devrait ouvrir les yeux et les
oreilles, prévient Jean-Claude Mailly,
secrétaire général de FO. Le
président de la République a été sage hier, en retirant le projet de
loi sur la
déchéance de nationalité. Il faut qu’il soit sage aujourd’hui aussi en
retirant
le texte de la loi travail. Si le gouvernement
ne comprend pas, cela veut dire
qu’il y aura des suites, y compris par la grève. » Casquettes,
écharpes, chasubles et
surtout parapluies sont de mise à Paris. Les fédérations Force Ouvrière
sont au
rendez-vous : transports, commerce, énergie, com, etc. Les UD de toute
la
région parisienne « Tous ensemble, tous ensemble, ouais, ouais,
ouais », « La
loi El Khomry, c’est de la C … [à vous de trouver
la rime] » mais également « Non
au travail le dimanche » ou
« Qui sème la misère récolte la colère ». Ni
amendable, ni négociable « Aujourd’hui,
c’est le début
de quelque chose », s’exclame Jean-Pierre. Il arrive de
Versailles où il
travaille pour le ministère de la Culture. « La
destruction du code du
travail va précéder la destruction des statuts. ». Pour Julie,
salariée
dans le secteur de l’énergie, c’est l’inquiétude qui domine « Avec
les réductions d’effectifs et la centralisation qui se déroulent
actuellement
dans notre branche, nous avons beaucoup de mal à croire que le
dégraissage du
code du travail créera de l’emploi. » Stevan
est on ne peut plus
clair : « cette loi n’est ni amendable, ni négociable. L’article
1 dit que les droits fondamentaux des salariés seront subsidiaires de
l’intérêt
de l’entreprise. Le patron devient un seigneur. » Avant d’ajouter
qu’avec
cette loi, les salariés ne seront plus en République lorsqu’ils
franchiront le
portail des entreprises. Un
parfum de déjà vu Devan,
enseignant chercheur dans les
Yvelines s’est mobilisé parce que la loi travail propose un
renversement de la
hiérarchie des normes qui explose complètement tous les cadres
nationaux.
« C’est
quelque chose qu’on connaît déjà à l’université. On a déjà subi
les lois d’autonomie, avec Valérie Pecresse puis Genevieve Fioraso ».
Catherine, enseignante dans le
secondaire a le sentiment qu’après les salariés
du privé, ce sera au tour des fonctionnaires. Tous demandent le retrait de la
loi,
pour à la rigueur, ouvrir de vraies négociations après. Car une réforme
du code
du travail pourquoi pas mais si, et seulement si, cela se traduit par
de
réelles avancées sociales pour les salariés. |