Section F.O.-DGFiP de l’ESSONNE
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Manifestation contre la loi Travail à Paris. Photo : F. Blanc - CC BY-NC 2.0
Après
le 15 septembre, la
loi Travail,
c’est loin d’être fini pour FO
Paris,
Belfort, Nantes, Beauvais,
Nîmes, Lille, Annecy, Dijon, Poitiers, Blois, Montbelliard, Figeac,
Castres,
Perpignan, la carte de France des mobilisations est constellée de 110
pictos
rouges. Le gouvernement a eu beau promulguer la loi Travail en pleine
torpeur
estivale, rien n’y fait. Cette loi ne passe pas auprès des dizaines de
milliers
de manifestants qui ont battu le pavé ce jeudi 15 septembre. Un
dernier baroud d’honneur ?
Certainement pas, prévient Jean-Claude Mailly, même si les
organisations
syndicales ont décidé de lever le pied sur les manifestations.
« Baroud
d’honneur signifie qu’on manifeste et qu’après tout le monde rentre à
la maison
et passe à autre chose. Nous poursuivrons la pression, notamment sur le
plan
juridique et sur la mise en application de la loi dans les
entreprises. » De
l’abstrait au concret « Tout
cela n’est pas fini », confirme Pierre, 58 ans. Comédien,
il milite
au syndicat des artistes SNLA-FO.
« Pour la plupart des salariés, les dispositions
de la loi Travail sont pour le moment abstraites. La situation risque
d’être
différente quand ils vont se rendre compte de tout ce qu’il y a dans
cette loi,
quand ils le vivront au quotidien. C’est pour cela qu’on continue à
expliquer
de quoi il en retourne dans les syndicats, dans les boîtes et partout
ailleurs. » Trop
de risques pour les salariés Nathalie,
54 ans, officie dans le
secteur de la formation professionnelle pour adultes. Militante chez FO, les
manifestations contre la loi Travail, elle les a toutes faites. Pour
elle la
pilule la plus difficile à avaler est celle de l’inversion de la
hiérarchie des
normes. « Nous sentons bien qu’il y a une tendance à aller vers la
casse
de nos accords et vers une augmentation de la pression sur le
personnel »,
remarque-t-elle avant d’ajouter que même s’il n’y a plus de
manifestation, pas
question d’arrêter de militer pour que cette loi soit revue. « On
ne
l’accepte pas parce qu’elle génère trop de risques pour les
salariés. » Manifestation
contre la loi Travail à Belfort. Des
droits remis en cause Benjamin,
38 ans, cheminot, est sur
place avec de nombreux collègues. Lui est inquiet du sort qui sera
réservé à sa
profession. Il explique qu’à la SNCF, les cheminots ont réussi à
préserver une
partie de leurs droits. Il souhaite que tous les droits dont lui et ses
collègues bénéficient soient inscrits dans la convention collective
nationale
des travailleurs du rail. Afin que toutes les entreprises soient
alignées sur
les mêmes bases. Cela éviterait que les salariés de la SNCF soient
montrés du
doigt et désignés comme des privilégiés. Et que leurs droits soient
remis en
cause de manière récurrente. La
porte ouverte aux QPC Après
la séquence
« manifestations », place à une séquence juridique qui
prendra la
forme de questions
prioritaires de constitutionnalité (QPC). « Le Conseil
constitutionnel s’est prononcé sur les points sur lesquels il avait été
saisi », rappelle Jean-Claude Mailly. « Il aurait
pu en profiter pour dire que toute la loi était conforme à la
constitution, or il ne l’a pas fait. Il a même laissé la porte ouverte
à des
QPC. » Dans
les entreprises également, les
militants FO
vont surveiller les effets de la mise en application de la Loi. « Les salariés ressentent de la colère et de
l’incompréhension », signale Jean-Claude Mailly. « Et, il n’y a pas qu’eux… j’ai rencontré des
députés socialistes qui ne sont ni frondeurs ni "aubrystes" qui ne
comprennent pas non plus. » Manifestation
contre la loi Travail à Lille. Publication
des décrets d’application Plus
de 70 décrets doivent être
publiés au mois d’octobre 2016. Notamment ceux sur le temps de travail,
sur le
referendum en entreprise ainsi que ceux qui concernent les accords
« offensifs ». Ces derniers permettent à un chef d’entreprise
de faire
travailler ses salariés davantage, sans augmentation de salaire, pour
gagner en
compétitivité. De quoi entretenir « la colère » et
« l’incompréhension » d’une majorité de la société française. Manifestation
contre la loi Travail à Beauvais.
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