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InFOgraphie :
F. Blanc / FO Hebdo
Remboursements
de santé :
un
progrès en apparence ?
Françoise Lambert, Frédéric Blanc
Les
dépenses
de santé sont davantage prises en charge par la Sécu, mais ce n’est pas
forcément un signe de meilleur accès aux soins pour tous. La
Sécurité sociale a financé
76,8 % de la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) en
2015
pour un total de 194,6 milliards d’euros. Les comptes nationaux de
la
santé, que viennent de publier les ministères de l’Économie, de la
Santé et du
Travail, montrent que la part des dépenses de santé prises en charge
par la
Sécu a augmenté d’un point entre 2011 et 2015. La
part des organismes
complémentaires de santé (mutuelles, institutions de prévoyance,
assurances
privées) est quant à elle en légère diminution depuis deux ans
(- 0,3 point). Elle s’établit à 13,3 % de la dépense en
2015. Il en
ressort que le reste à charge
des ménages est en baisse. Ils ont payé 8,4 % des dépenses de
santé en
2015, contre 9,3 % en 2012. La
ministre de la Santé Marisol
Touraine a salué une « nouvelle diminution des dépenses de santé à
la
charge des ménages », estimant qu’elles « atteignent
aujourd’hui un
niveau historiquement bas, grâce à une politique de santé résolument
tournée
vers l’accès aux soins ». « En
matière d’accès aux soins,
ce n’est pas si simple, les personnes qui refusent de se soigner pour
des
raisons de coût n’apparaissent pas dans ces statistiques »,
rappelle
Jocelyne Marmande, secrétaire confédérale FO chargée de la protection
sociale. Amplification
du
problème du renoncement aux soins Le
renoncement aux soins gagne du
terrain en France. La moitié des ménages les plus modestes, ceux dont
les
revenus sont inférieurs à 1 200 euros net par mois, ont déjà
remis à
plus tard une consultation ou renoncé à un rendez-vous chez le
dentiste, selon
un baromètre Ipsos/Secours populaire publié le 6 septembre. La
hausse de la part de la Sécu dans
la prise en charge des dépenses de santé, et la diminution concomitante
de
celle des ménages, n’est pas forcément synonyme d’un meilleur accès aux
soins
de tous, ni la marque d’une amélioration de l’état de santé de la
population. Car
elle s’explique principalement
par l’accroissement des affections de longue durée (ALD), ces maladies
graves,
comme le cancer, le diabète ou l’insuffisance rénale chronique, dont
les frais
sont remboursés à 100 % par l’Assurance maladie. Avec le
vieillissement de la population, mais aussi avec la progression de
certaines
affections graves, de plus en plus de personnes entrent dans le régime
des ALD. Mais
pour une majorité des assurés,
ceux qui n’entrent pas dans le cadre des ALD, le reste à charge peut
augmenter.
C’est d’autant plus vrai depuis la mise en place des contrats
responsables, qui
limitent le remboursement par les complémentaires santé des
dépassements
d’honoraires des médecins. Zoom :
Consommation de soins et de biens médicaux : de quoi
parle-t-on ? La
consommation de soins et de biens
médicaux ou CSBM comprend la consommation de soins hospitaliers
(46,7 % du
total), la
consommation de soins de ville, y
compris les analyses en laboratoire et les cures thermales (26 %),
les
transports sanitaires
(2,4 %), les
médicaments hors hôpital
(17,5 %) et
d’autres biens médicaux dont
l’optique (7,5 %). Elle
est évaluée à 194,6 milliards
d’euros, soit
environ 2 930 euros par habitant. Elle
représente 8,9 % du PIB et a
progressé de 1,8 % en
2015, à un rythme moindre que celui du PIB, estimé à 1,9 %. |
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