Section F.O.-DGFiP de l’ESSONNE
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Fonctionnaires : les plus
modestes peinent à se loger
Les
salaires ne sont pas extensibles. Même ceux des
fonctionnaires. Or, depuis quelques années, les prix élevés des
logements —
particulièrement en région parisienne — compliquent l’accès des agents
modestes
à la location ou à l’achat de biens. Un rapport étudie cette situation
qui nuit
désormais à la bonne marche des services. Un
récent rapport remis à la ministre de la Fonction
publique, Mme Girardin dresse un état des lieux des
difficultés
rencontrées par les 3.6 millions d’agents de catégorie B
(intermédiaire) et C
(la plus basse) pour se loger, notamment dans les « zones
tendues »,
la région parisienne et quelques grandes villes. Dans
leur rapport, assorti de 19 propositions et
intitulé « Faciliter l’accès au logement des agents
publics », Alain
Dorison (ancien inspecteur général des finances) et Chantal Chambellan
Le
Levier (administratrice civile hors classe) indiquent que dans ces
zones
tendues, les fonctionnaires ont beaucoup de problèmes pour trouver un
logement
en rapport avec leurs moyens financiers et adapté à leurs besoins
familiaux. Ces
problèmes sont inhérents à une première
affectation ou encore peuvent découler d’une mutation, à la demande de
l’agent
ou pas. Or souligne ce rapport, pour certains de ces agents, trouver un
logement à moins d’une heure du domicile s’avère compliqué, alors même
qu’ils
sont solvables. En
effet le nombre de logements sociaux est
insuffisant tandis que les prix dans le parc privé sont prohibitifs…
« La
mission a même eu vent d’agents dormant dans leur véhicule ». Les
salaires
insuffisants pour se loger Annoncée
cet été par la ministre, la construction en
Ile-de-France à partir de cette fin d’année de 600 logements destinés
aux
fonctionnaires les plus modestes ne résoudra pas toutes ces
difficultés. Parmi
les fonctionnaires de catégorie B et C, 81% sont éligibles au parc
social mais
seulement 12% y logent effectivement. Dans
la région parisienne, sur 182 000 agents publics
travaillant à Paris et en petite couronne (la proche périphérie de
Paris), 162
000 habitent dans la grande couronne (la grande banlieue beaucoup plus
éloignée) et 20 000 autres carrément hors de l’Ile-de-France. La
difficulté à trouver un logement près de son
travail renvoie directement aux rémunérations indique le rapport. Ainsi
« depuis plusieurs années, ni les
rémunérations principales des agents publics les plus modestes, ni
l’indemnité
de résidence, initialement créée à cette fin, ne sont en mesure
d’accompagner
la progression des dépenses de logement des agents les plus modestes
dans les
zones les plus tendues ». Concrètement,
les fonctionnaires qui ont perdu 8% de
pouvoir d’achat depuis 2010 notamment par des salaires gelés pendant
six ans
avant l’arrivée d’une hausse minime de 0.6% en juillet ne disposent pas
d’un
niveau de revenu suffisant pour trouver facilement un logement. Ces
difficultés pourraient-elles se résoudre
rapidement ? Pas forcément répond le rapport. Les diverses
réformes (des
services déconcentrés de l’Etat, des collectivités territoriales ou
encore des
sites hospitaliers) restructurent les services et cela qui conduit
« à la
relocalisation des équipes tant à Paris, en petite couronne ou dans de
grandes
métropoles régionales, dans des zones où le logement est souvent très
tendu ». La
situation
nuit au fonctionnement des services Cette
recentralisation des administrations sur
quelques territoires induit même de plus en plus de dysfonctionnements
dans les
services. « Les durées de transports excessives nuisent à la fois
à la
qualité de service et à la qualité globale de la vie au travail ». Dans
certaines régions les préfets remarquent même que
ces difficultés de logement « dégradent de manière aggravée le
service
public, au point de mettre en péril sa continuité dans l’enseignement,
la
police, le Trésor public et la santé ». Cette
situation nuit désormais « à la capacité
des administrations à rester attractives et à fidéliser leur
personnel ». Pour
certains agents (infirmières, gardiens de la
paix, enseignants, agents de propreté…) il est bien difficile en effet
de
concilier le travail et ses contraintes d’horaires avec des durées de
trajets
excessives. Parmi
ses 19 propositions visant à résoudre les
difficultés de logement chez les fonctionnaires, le rapport inscrit en
tête de
liste, la « connaissance des besoins ». Il s’agirait ainsi de
confier
à l’Insee un suivi régulier du logement des agents publics et de la
durée de
leurs trajets domicile-travail. Etude qui serait publiée. Le
rapport propose aussi de négocier la réservation de
logements au niveau interministériel et de privilégier les prêts plutôt
que les
subventions budgétaires. Préconisant
la création d’une instance de concertation
sur le logement des agents publics, le rapport conseille aussi
« d’engager
une étude relative à l’indemnité de résidence », de réfléchir à la
mise en
place d’un système de cautions adaptées ou encore de « lancer des
appels à
projet dans le logement intermédiaire ancien et neuf en zones très
tendues ». Une
vingtième proposition qui aurait pu porter sur une
augmentation substantielle des salaires des fonctionnaires aurait été
la
bienvenue… |
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