Section F.O.-DGFiP de l’ESSONNE
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Burn-out,
des constats mais encore peu de mesures
Le syndrome d’épuisement professionnel ou burn-out pourra-t-il enfin être
classifié en maladie professionnelle ? Pas si simple. D’abord
parce que sa
définition souffre de contours mal définis rendant mal aisé une prise
en charge
efficace. Un rapport parlementaire présenté le 15 février, pointe
le
manque de reconnaissance de ce syndrome lié à l’activité
professionnelle. Le syndrome concerne l’ensemble du monde du travail : salariés du public et du privés, travailleurs indépendants, avec une prévalence importante chez les travailleurs exposés au public. Le burn-out qui n’est pas encore reconnu comme maladie à part entière, combine un épuisement physique, un manque d’attention pendant l’activité professionnelle, et un déclin de l’estime de soi dans le travail.
200
médecins poursuivis Le
lien entre maladie diagnostiquée
et souffrance au travail est rarement établi. Notamment parce que la
prise en
charge des victimes de cette « pathologie » est souvent le
fait de la
médecine générale ou psychiatrique en dehors du monde du travail. Et
quand ce
lien est détecté, les médecins risquent des sanctions. Annuellement,
environ
200 médecins en moyenne sont poursuivis devant l’ordre des médecins par
des
employeurs pour avoir établi des certificats allant dans ce sens.
Seulement
418 cas
reconnus en 2015. Aujourd’hui,
regrette la mission
parlementaire d’information relative au syndrome
d’épuisement professionnel, le burn-out
n’est pas reconnu dans le tableau des maladies professionnelles. Les
comités
régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles examinent les
dossiers au cas par cas. Mais pour que les maladies non inscrites au
tableau
soient reconnues, il faut qu’elles aient pour conséquence une réduction
d’au
moins un quart de la capacité de travail du salarié. Un
verrou qui a limité le nombre de
cas de maladies psychiques prises en charge à 100 % à -
223 en 2015, -
315 en 2014 -
418 en 2015. Les
parlementaires préconisent une
expérimentation qui accepterait cette reconnaissance à partir d’un taux
d’incapacité professionnelle permanente à 10 %.
Un
droit d’alerte pour
les salariés mandatés Autre
forte demande du
rapport : favoriser la mise en place d’un réseau de salariés
délégués du
personnel et représentants de CHSCT formés à la vigilance contre les
risques
psychosociaux. Seulement
une entreprise sur deux
remplit aujourd’hui le document unique
d’évaluation des risques professionnels (DUERP) alors que celui-ci est
obligatoire. Pour pallier ce manque d’enthousiasme, les députés prônent
la mise
à disposition des entreprises de modèles type. Les parlementaires
souhaitent
également que les salariés mandatés obtiennent un droit d’alerte pour
obliger
les employeurs à remplir le DUERP.
Et plus encore, que la prévention des
risques psychosociaux (RPS) devienne un sujet de négociation
obligatoire dans
les entreprises.
Transfert
du coût Le
coût économique de l’épuisement professionnel est
difficilement évaluable. En 2012, l’Organisation internationale du
travail
(OIT) chiffrait le coût des effets du stress au travail entre 3 et
4 % du
PIB des pays industrialisés. L’Institut
de veille sanitaire (InVS) a
évalué à 30 000
le nombre de personnes touchées en France entre 2007
et 2012. Le chiffre
bondit à 100 000
en 2016 selon les calculs de
l’Académie de médecine. Le rapport demande donc une quantification sérieuse du coût social de l’épuisement professionnel. Et surtout qu’il soit transféré de la branche maladie de la Sécurité sociale à la branche accident du travail-maladies professionnelles. |
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