Section F.O.-DGFiP de l’ESSONNE
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Ce
matin en écoutant les informations
j’ai failli tomber de ma chaise.
C’était
le jour de la rentrée des
classes. Combien de jeunes écolières et écoliers ont laissé un blanc à
la ligne
“ profession des parents ”, ou bien écrit “ sans travail ”, “ ne
travaille pas
” ou “ chômeur ”. Pour l’un ou l’autre parent ? Pour les
deux ?
C’était
la rentrée des classes mais
aussi la journée choisie par le ministre du travail pour demander aux
agents de
Pôle emploi de... de quoi ? De mieux accompagner les chômeurs dans
leurs
démarches ? De les aider à mieux se former, à reprendre confiance
en
eux ? Non, de plus les fliquer, de renforcer les contrôles, de les
convoquer plus souvent. Comme si ce n’était pas déjà le cas. Et comme
si le
manque "d’accompagnement" et de suivi des chômeurs n’était pas
essentiellement dû au manque d’effectifs des agents Pôle emploi
eux-mêmes...
Les
chômeurs seraient de gros fainéants
qui ne cherchent pas à trouver du travail mais se vautrent dans les
milliers
d’euros auxquels leur donnent droit leurs prestations. Cette antienne
bien
connue et abondamment rabâchée par les hérauts du combat contre
"l’assistanat", nous annonçant à grand renfort de trompettes qu’ils
ont la solution pour les remettre au boulot.. Mais jusqu’où
iront-ils ?
Jusqu’où
dans l’indécence, en prétendant
qu’un chômeur ne désire pas plus que tout retrouver un travail, et en
sous-entendant que s’il n’en retrouve pas ça doit tout de même être un
peu de
sa faute ?
Regardons-y
de plus près... « Il
s’agit de vérifier et de renforcer les contrôles », bref, de
lutter contre
les chômeurs plutôt que contre le chômage
Comment
y répondre :
Il
nous faut d’abord parler du chômage
de masse avec 5 747 300 inscrits en métropole toutes catégories
confondues.
Plus de 6 millions avec les Dom-Tom. Le chômage de longue durée a
augmenté de
14,9% sur un an, celui de très longue durée (plus de 3 ans) de 17,8%.
Les
chômeurs sont-ils des
fraudeurs ?
Les
contrôles existent et dans les
régions expérimentales où ce dispositif a été renforcé, on retrouve les
mêmes
résultats, à savoir une fraude à l’indemnisation, qui doit être
sanctionnée,
extrêmement faible (39 millions d’euros) par rapport au montant total
des
prestations d’indemnisation versés, 33 milliards d’euros en 2012, soit
0,11%.
Si
Pôle emploi a besoin de moyens
supplémentaires, c’est d’abord pour assurer le cœur de métier et une
mission de
service public qui consiste à accueillir, à inscrire, à indemniser, à
accompagner les chômeurs, à réussir le retour à l’emploi dans de bonnes
conditions avec une croissance nulle, une économie qui dévisse et des
aides
publiques aux entreprises qui ne se traduisent pas par des offres
d’emploi et
de formation.
Le
gouvernement, en cette rentrée veut
attraper les tricheurs, les malhonnêtes et les brigands de grands
chemins ? Qu’à cela ne tienne ! L’évasion fiscale atteint 80
milliards. On peut aussi parler de l’optimisation fiscale... Combien
d’emplois
créés si on mettait la main sur ce pactole ? Si la DGFIP avait les
moyens
d’exercer ses missions ?
Les
chômeurs coûtent-ils cher ?
Après
le coût du travail, voici celui
des privés d’emplois. En France métropolitaine, en juillet 2014, 2 732
500
demandeurs d’emploi sont indemnisés (hors allocations de formation).
Cela
représente 47,8 % du nombre de chômeurs recensés, soit moins d’un sur
deux.
En
outre, 39,3 % des chômeurs sont
indemnisés par des dispositifs d’assurance chômage financés par les
salariés et
les employeurs (ARE). Seulement 8,5 % sont indemnisés sur des
dispositifs de
solidarité financés par l’État.
Ces
chômeurs indemnisés sont-ils des
fainéants ?