Nouvelles métropoles, pour
les agents des accords « perdant-perdant »
MATHIEU LAPPRAND
Après un premier arrêt du travail en novembre, 1 500 agents ont fait
grève le 23 mars dernier contre les conditions de travail et les
inégalités dans la métropole lyonnaise. Ils essuient les plâtres de la
« nouvelle organisation territoriale » de la République.
Préfigurant d’autres créations de métropoles, la Métropole de Lyon a
remplacé la communauté urbaine et a capté les compétences du
département du Rhône. S’en est suivi le transfert de 4 000
fonctionnaires territoriaux, ce qui porte le nombre total d’agents à
près de 9 000 depuis la mise en place de la métropole le 1er janvier.
Cette fusion pose de nombreux problèmes et décalages. Concernant
l’organisation du travail, les agents issus du département ont perdu de
la souplesse quand ceux du Grand Lyon ont perdu des jours de repos.
Tout le monde y a perdu et personne n’est satisfait.
À travail égal, revenus inégaux
D’importantes inégalités persistent également dans les services selon
la collectivité d’origine des agents ou s’ils ont été nouvellement
recrutés. Joëlle Rondepierre, responsable SPS FO du
Rhône, constate ainsi des écarts salariaux mensuels « supérieurs
à 100 euros pour des agents de catégorie C ».
Malgré les grèves et les manifestations, Gérard Collomb, maire de Lyon
et président de la métropole, ne négocie pas. Ces difficultés risquent
de se reproduire dans les autres métropoles en gestation. Joëlle
Rondepierre est ainsi intervenue à Marseille afin de partager son
expérience avec des agents bientôt exposés aux mêmes regroupements.