Section des Directions Nationales et Spécialisées
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Regarder la DGFiP mourir dans l’indifférence et l’intolérance…

Il fut un temps où à la DGFiP, quand elle était moins exsangue de moyens, subsistait encore la solidarité, le respect, la tolérance et la convivialité.
Nous avions un peu un sentiment d’appartenance à une même « maison ». Cette période semble malheureusement révolue et ces souvenirs
deviennent flous tant ils me semblent lointains.
A voir les chaises inoccupées se multiplier autour de nous, les espaces de bureaux se vider tout comme certains étages parfois ou encore les
services se restructurer et/ou se délocaliser, nous aurions pu penser que cela aurait suscité de vives réactions des agents de la DGFiP voire un
resserrement des liens. Il n’en est rien bien au contraire… Aujourd’hui, faites l’expérience de pousser une porte de bureau et vous vous rendrez
compte de la tristesse inquiétante qui a gagné de nombreux services.
Vous rencontrerez nécessairement un collègue qui fait toujours mieux que les autres et qui, à son temps perdu, prends un certain plaisir à dénigrer
des pairs qui travaillent soi-disant n’importe comment ou trop peu. Alors qu’il en connaît quoi du quotidien de ces agents ? Il est toujours plus
confortable de dire que le problème, c’est l’autre. Au moins pendant ce temps, on ne parle pas de vous.
Vous croiserez aussi celui ou celle qui attend sa retraite en comptant parfois les jours et pour qui les suppressions d’emplois, les réductions
budgétaires ou les restructurations : « c’est plus vraiment son affaire ; alors à quoi bon s’émouvoir, mieux vaut s’y résoudre » en partant
discrètement sans même parfois un dernier moment de convivialité avec des collègues avec qui il a travaillé durant de longues années.
Vous apercevrez également certains agents qui soit n’ont a priori d’opinion sur rien soit pour qui de toute façon, quoiqu’on fasse c’est perdu
d’avance. L’indifférence ou la résignation peuvent-elles être des gages de sérénité dans le travail ? Je n’ai pas encore réussi à m’en convaincre.
Vous ferez également la connaissance d’agents en difficulté, peut-être même en souffrance. A une époque, ces agents, on ne les laissait pas
tomber. Aujourd’hui, ils sont devenus « un problème, un fardeau » pour certains. Alors que le problème, est-ce vraiment à ce niveau qu’il se situe ?
Et le fardeau, vous n’avez pas le sentiment d’en être un à écouter certains hommes politiques ou médias ?
Heureusement, à côté de tous ces collègues, vous en avez encore qui sont animés par des comportements plus vertueux que l’intolérance ou
l’indifférence… mais pour combien de temps ? N’est-ce pas le moment de réagir ? Certains vous diront non, ne soyons pas alarmistes ! Ils n’oseront
pas aller jusque là ! A vous de voir si vous souhaitez vous bercer d’illusions… D’autres vous diront oui. Mais on fait quoi, Une grève ? Pourquoi pas.
Un jour ? Ça sert à rien. Une grève reconductible ? Ça va nous coûter trop cher. Finalement, il y a toujours une excuse pour ne pas se mobiliser
collectivement.
Alors, à toutes ces personnes qui savent râler ou exprimer leur mécontentement dans leur coin, plutôt que d’avoir la critique facile, peut-être est-il
préférable de canaliser cette énergie au profit de tous et de faire des propositions concrètes. A défaut, laissez place au silence et continuez à
travailler sans en rajouter à une ambiance déjà pesante dans les services. Quand on est résigné, il faut l’assumer. A tous les indifférents, les
intolérants et les mécontents, je souhaite juste dire qu’il n’est pas facile de regarder mourir chaque jour davantage une DGFiP bien mal en point.
un collègue déçu -