Section des Directions Nationales et Spécialisées
 10 rue du Centre
Bureau 1720 Aile Sud
93465 NOISY LE GRAND Cedex
 01-57-33-80-29  fo.dresgdgfip.finances.gouv.fr

Çà se passe comme celà dans les services

Au 1er septembre 2022, il ne restera presque rien de notre belle DGFIP dans le Doubs après 3 années de restructurations incessantes du réseau.
Le réseau est laminé, pulvérisé, déstructuré , déshumanisé, c’est la boule au ventre, le triste constat que nous en faisons !
Contrairement à la propagande gouvernementale, qui n’aura dupé, ni les élus, ni les personnels, ni les usagers, les services de la DGFIP vont être réduits à une portion minimaliste.
Aucune administration d’État n’a subit le même sort que la DGFIP, avec une destruction aussi massive de ses propres services.
En lieu et place, l’État vante auprès des élus, la mise en place des EFS, ex MFS , ex MSAP pour les élus bien inspirés qui en demanderaient l’implantation dans leur collectivité.
A coups de subventions et de belles promesses, l’État achète leur complaisance, et leur promet des espaces dédiés où les citoyens, les redevables, les usagers pourront se déplacer et obtenir tous les renseignements qu’ils souhaitent sur leur retraite, leur sécu, les droits au chômage, la CAF, ……….et bien sûr , sur leurs impôts !
La DGFIP, un moment bien ambitieuse, envisageait une présence régulière dans ces nouveaux espaces.
Elle s’est très vite rendu compte, qu’elle n’avait plus les moyens, ni les effectifs (qui ont diminué de 20000 agents en 10 ans) pour tenir de telles promesses.
Sa participation ne sera donc maintenant qu’épisodique, sur rendez-vous, le moins souvent possible sera le mieux et en plus, si on pouvait se réorienter vers un rendez-vous téléphonique ce serait encore mieux.
La nouvelle doctrine de la DGFIP est de dissuader les usagers de se déplacer, de solliciter ces mêmes services publics, qu’ils paient pourtant avec leurs impôts.
Dans ce capharnaüm le collègue de la DGFIP en fait vous le verrez peu.
A la place un agent territorial formé à la va-vite sera censé prendre votre demande, vous orientera vers un obscur portail, un formuel ou vous commencerez alors un parcours du combattant !
Il était pourtant si simple auparavant d’obtenir le renseignement ou le document demandé.

On compte sur les usagers dorénavant pour le faire le boulot des agents de l’administration.
C’est bien vous qui déjà remplissez votre déclaration par internet, c’est vous qui payez les impôts sur votre salaire via le prélèvement à la source, et c’est vous qui très bientôt allez participer à la très importante réforme de l’évaluation des locaux d’habitation. L’administration ne vous enverra rien, mais par contre vous en tant que citoyens, vous allez être invités à remplir des formulaires à travers votre portail fiscal, vous allez être les composantes essentielles de la future réforme…avec
l’informatique, internet, vous voilà devant le fait accompli, l’État a de moins en moins besoin des agents de la DGFIP.
Et les personnels dans tout ça !
Je reprendrais quelques mots du dernier rapport de la Défenseure des droits, Claire Hédon :« Ce qui est frappant c’est qu’on demande à l’usager de s’adapter aux services publics, or une des règles du service public c’est de s’adapter aux usagers et là il y a un renversement. La responsabilité du bon fonctionnement de la démarche repose sur l’usager : il doit s’équiper, se former, être capable d’effectuer ces démarches alors qu’avant il y avait un agent pour l’aider et l’accompagner », « A l’échelon local, il ressort selon le rapport une « méconnaissance par les usagers des dispositifs d’accompagnement, y compris l’offre de service public de proximité France services, et ce bien que cette dernière ait fait l’objet d’une campagne de communication nationale dans le courant du second trimestre 2021. ».
Et qu’en est il de l’impact de ces restructurations et de ces réformes sur la vie des agents ?
Le même rapport dénote « qu’il n’y a aucune accusation sur les agents des services publics qui cherchent à bien faire, qui sont eux aussi débordés, et eux-mêmes sont parfois en souffrance de ne pas être en capacité de bien répondre aux réclamants parce qu’ils n’ont pas suffisamment de temps, de postes à l’accueil »
La souffrance, le stress, le mal être ne concerne pas que les agents d’accueil loin s’en faut mais un très large panel des agents DGFIP déstructurée, de l’agent C au cadre A+. C’est le cas de le dire , tout le monde en prend pour son grade, mais là je ne parle pas du point d’indice.
Dans un communiqué du 1er mars 2022, la Fédération générale des Fonctionnaires FO alertait en ces termes :
Réformes incessantes imposées aux personnels, restructurations, suppression d’emplois, développement de l’emploi contractuel précaire, smicardisation d’un nombre toujours plus élevé de fonctionnaires…
La politique du gouvernement pour la fonction publique a des effets désastreux en matière de santé et sécurité au travail. Il n’y a eu, bien sûr, aucune pause à cette politique dévastatrice durant la pandémie.
Enfin, soulignons que c’est dans cette situation catastrophique que le gouvernement passe en force la suppression des CHSCT.
Comme le dénonce la Fédération Générale des Fonctionnaires Force Ouvrière, les troubles d’anxiété, de sommeil perturbé et de dépression sont de la responsabilité du gouvernement et de la politique de terre brûlée qu’il fait subir à la fonction publique.
Comble de l’ironie ou de la provocation, l’administration envisage des actions de sensibilisation et de secourisme en santé mentale et à renvoyer sur eux-mêmes, la gestion des dégâts provoqués par le gouvernement. Le message aux personnels est le suivant : on va vous donner « les bonnes pratiques » pour vous débrouiller par vous-même et si vous tombez malades, vous ne pourrezvous en prendre qu’à vous même : Quelle incurie !
Voilà où nous en sommes en mars 2022 à la DGFIP et à la DDFIP du Doubs, complètement dans ce schéma-là.
Les arrêts maladie se succèdent, les collègues pètent les plombs, un câble ou explose en vol, les qualificatifs ne sont plus assez forts.
Quasiment tous les services du Doubs sont au bord de l’explosion !
Les collègues aujourd’hui ne trouvent plus leur place, leur rang, leur rôle.
Les effectifs ne suivent pas, les charges de travail sont trop fortes, et l’amour du métier, du travail bien fait, du service public, n’est souvent plus là.
Pour les plus anciens, une porte de sortie… la retraite, et encore elle risque de s’éloigner !
Pour les plus jeunes, pas beaucoup de solutions, faire le gros dos, ne pas y penser, mais beaucoup envisagent l’avenir avec beaucoup d’appréhension.