Comité Technique Local 10 mai 2016 …. Motion

Monsieur le Président,
Lors de ce comité technique, nous allons dialoguer sur la base d’outils, selon
une méthode classique qui consiste à établir un constat pour envisager des
solutions adaptées. C’est une méthode qui au-delà des aspects administratifs
relève du simple bon sens.
Nous ne sommes donc même plus surpris qu’elle ne soit pas mise en oeoeoeoeuvre
par ce Gouvernement dont la politique envers les fonctionnaires est
proprement hallucinante et qui supprime les agents pour des motifs
essentiellement budgétaires, sans avoir simplement analysé ce que pourraient
être les besoins.
C’est ainsi que les effectifs fondent alors que les charges augmentent
notamment à la DRESG et que nous sommes confrontés à des difficultés
conjoncturelles mais surtout structurelles dans de nombreux domaines, par
exemple, les contentieux de série ou de masse. Une adaptation moderne du
mythe de Sisyphe poussant son rocher…
A cet égard, nous savons que notre hiérarchie locale tente de trouver des
solutions pour répondre à ces défis : externalisation de certaines missions vers
des directions territoriales, affectation des contrôleurs stagiaires sur ces
missions…et nous soutenons ces mesures même si nous considérons que la
vraie réponse – qui ne dépend pas des autorités locales mais nationales – est
l’adéquation des moyens aux besoins.
Après Sisyphe, nous pouvons également évoquer une autre figure de la
mythologie grecque, Narcisse. Dans sa version moderne, Narcisse regarde non
pas son visage mais ses statistiques où généralement tout va mieux pour
reprendre une blague récente qui, je vous l’accorde, est tombée à plat.
Alain disait que le pouvoir rend fou. C’est une hypothèse car franchement, la
méthode Coué à des limites et on ne peut pas se moquer des gens par un tel
déni des réalités.
Non, ça ne va pas mieux dans notre pays, dans nos communes, dans les
administrations.
Au contraire, la situation n’a jamais été aussi tragique et comment ne pas voir
les colères, les désespoirs, les inquiétudes, les révoltes !
Les fonctionnaires sont loin d’être épargnés par les conséquences de la
situation catastrophique que nous subissons.
Nous pouvons même dire qu’ils sont les défenseurs les plus admirables de
notre République alors que le pouvoir politique est défaillant comme jamais.
A cet égard, comment ne pas penser aux fonctionnaires des forces de l’ordre
et particulièrement pour nos collègues policiers qui subissent des attaques
incompréhensibles alors qu’ils méritent simplement notre solidarité totale et
notre respect.
Mais revenons aux agents de la DGFIP. Nous ne sommes pas tous entrés au
Minefi par vocation mais nous sommes tous fiers d’être membres d’une
Administration qui est reconnue pour sa rigueur. Alors, nous allons exploiter
les outils qui font l’objet de ce Comité mais juste quelques mots sur ce qui
participe aussi au sentiment des agents de notre administration.
Ainsi, nous qui sommes attachés à la déontologie et qui connaissons le sens de
ce mot, nous pourrions émettre le voeoeoeoeu que la déontologie s’applique
également à nos dirigeants.
Ainsi, nous nous sommes sentis humiliés quand le Secrétaire d’Etat au budget
a osé dire « S’il a reçu une feuille d’impôt, il peut ne pas la payer. » après que
les retraités modestes ont reçu pour la première fois en 2015 un avis de taxe
foncière et/ou de taxe d’habitation sans que leur revenu n’ait augmenté d’une
année sur l’autre.
Que dire de cette politique fiscale illisible et de ces annonces de baisse d’impôt
totalement contradictoires avec ce que vivent les gens qui savent bien que les
impôts et prélèvements globaux n’ont jamais été aussi élevés et si des impôts
baissent , d’autres augmentent et c’est évidemment le cas des impôts locaux
que nombre de collectivités doivent augmenter .
Raymond Devos disait, que chaque fois que son percepteur revenait, il payait
un impôt sur le revenu. Nous, que les impôts augmentent réellement ou qu’on
annonce des baisses, nous voyons disparaître des fonctionnaires.
Et que dire de cette réforme de la retenue à la source présentée comme une
réforme fiscale majeure alors que c’est cela ne contribuera pas à simplifier la
vie des citoyens, compliquera celle des entreprises, risque de perturber les
rentrées fiscales de l’Etat et remet en cause le rapport des français à l’impôt
donc, d’une certaine mesure, à la République .
Ce n’est pas la piètre tentative clientéliste et électoraliste d’augmenter le
traitement des fonctionnaires qui pourrait nous faire changer d’avis.
Le malaise est profond car si les fonctionnaires font honneur à leurs missions,
ils savent à quel point la situation est actuellement catastrophique.
Dans ce contexte morose socialement, le syndicat FO DGFiP alerte les
personnels et la Direction sur la gravité des réformes en cours pour l’avenir de
nos missions, des services et le devenir des personnels. FO DGFiP réaffirme
qu’il faut en finir avec cette politique d’austérité stérile et démotivante pour
l’ensemble des personnels.
Noisy le Grand le10 mai 2016
Les représentants Force Ouvrière au Comité Technique Local