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La macronisation des retraites est lancée

Le gouvernement a lancé jeudi 31 mai sa « consultation citoyenne » sur le projet de « réforme » des retraites promise par le chef de l’État. La presse s’interroge. Aperçus.

L’Express
« A quoi ressemblera le nouveau système de retraite ? Réponse définitive en 2019. Mais on commence à avoir une petite idée. C’est parti ! Une consultation citoyenne sur le futur système de retraite a été lancée ce jeudi, sifflant ainsi le coup d’envoi officiel de la réforme. Vous pouvez donner votre avis en ligne jusqu’au 25 octobre. Parallèlement, une vaste concertation avec les partenaires sociaux a été entamée mi-avril par Jean-Paul Delevoye, le haut-commissaire chargé de dessiner le nouveau système », à 71 ans, représentant du nouveau monde et ancien ministre du gouvernement Raffarin pour qui il géra la réforme des retraites pour les fonctionnaires.

L’Alsace
« Ce big bang des retraites va concerner tout le monde, des plus jeunes aux plus vieux, inquiets pour les retraites présentes ou à venir. Et il fera, quoi qu’en dise Jean-Paul Delevoye, des gagnants et des perdants. Parmi ces derniers, à des degrés divers, les bénéficiaires des régimes spéciaux tels les fonctionnaires et les cheminots, déjà bousculés par d’autres réformes. Les syndicats ont déjà prévu de manifester le 14 juin, s’appuyant sur la colère née de la hausse de la CSG ». Alors, « Retraites : la plus dure des réformes ? ». Car « « le sujet, source majeure d’inquiétude des Français, reste explosif » et « le gouvernement semble privilégier la concertation avec l’ouverture aujourd’hui d’un débat public »… sur ce qui sera forcément puisqu’il en a été décidé ainsi…

Le Monde
« Sur quoi Emmanuel Macron s’est-il engagé ? “Nous créerons un système universel des retraites où un euro cotisé donne les mêmes droits, quel que soit le moment où il a été versé, quel que soit le statut de celui qui a cotisé”, affirmait, sur son site, le candidat d’En marche ! pendant la présidentielle. Derrière cette formulation, il s’agit notamment de mettre fin aux différents régimes spéciaux qui existent aujourd’hui. “Nous ne toucherons pas à l’âge de départ à la retraite, ni au niveau des pensions”, écrivait également le candidat dans son programme ». Déjà que les coups de pouce sont rares…

Les Echos
Sans surprise sur la même ligne que l’exécutif, « les deux favoris à la présidence du Medef se sont [jeudi 31 mai] également positionnés. […] Alexandre Saubot et Geoffroy Roux de Bézieux ont tous les deux soutenu le principe de départ de la réforme qui veut qu’un euro cotisé rapporte les mêmes droits à retraite. […] Tous les deux ont aussi été interrogés sur les fonds de pension , une idée chère au chef de l’État et que le patronat dans son ensemble accueille avec intérêt. […] Alexandre Saubot insiste pour sa part sur le plafond qui sera fixé par le gouvernement pour financer le régime obligatoire de retraite. En somme, plus ce plafond est élevé, moins il reste de capacité financière aux cotisants pour investir dans des fonds de pension, estime-t-il », tandis que les fonds de pension estiment déjà leurs éventuels profits.

Le Monde
« Les réformes des retraites dégradent toujours le niveau des pensions », estime quant à lui Xavier Chojnicki, professeur à l’université Lille-III et nominés à l’édition 2018 du Prix du meilleur jeune économiste. Pour lui, « les réformes menées depuis 1993 ne sont pas neutres sur le montant des pensions. L’observation des indicateurs instantanés d’équité, comme le taux de remplacement (pourcentage du revenu pour établir la pension), montre que les réformes dégradent toujours le niveau des pensions. Les retraités subissent une perte de pouvoir d’achat par rapport aux actifs ». Du moins certaines « réformes ».