Syndicat national F.O.-DGFiP
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Réforme du Service Public Ferroviaire : Usagers et Cheminots, les raisons d’une même colère !

(le lundi 28 mai 2018 sur: https://www.fo-dgfip-sd.fr/B31)

A la colère des cheminots, s’est ajoutée ces dernières semaines celle des usagers. Il faut reconnaître que la réforme annoncée n’est pas plus de nature à rassurer les personnels de la SNCF que les voyageurs. Et que l’on ne s’y trompe pas, l’annonce tonitruante de la fin du statut des cheminots n’est que l’arbre qui cache la forêt… Un moyen efficace pour détourner l’attention des usagers de la libéralisation du secteur ferroviaire à l’oeuvre et cristalliser leurs mécontentements contre les mouvements sociaux plutôt que sur les pannes de matériel, la vétusté du réseau, le manque de personnel, la mauvaise gestion du trafic et le défaut d’investissements qui sont le résultat de la privatisation rampante du service public ferroviaire des dernières décennies.

Aussi soyons clairs : aux dysfonctionnements quotidiens, la disparition du statut des cheminots ne changera rien. Pas plus qu’elle ne règlera le sujet de la dette (46 milliards d’euros fin 2017 pour SNCF Réseau) contractée pour la construction des lignes TGV que l’État souhaitait mais refusait de financer. En revanche, elle permet, avec le changement du statut juridique de l’entreprise, une ouverture totale du réseau à la concurrence et introduit une logique de marché et de rentabilité au détriment des usagers, des salariés du rail et de l’aménagement du territoire. Autrement dit, elle sonne le glas du Service Public ferroviaire.

Prévue depuis 2016 par les textes européens, cette mise en concurrence va naturellement avoir des conséquences sur nos transports quotidiens : commercialisation par des opérateurs privés du TGV (2020) et des lignes TER et Intercités (2023) ; suppression des lignes peu rentables ; qualité de service du train dégradée et low-cost ; filialisation accrue des différentes branches d’activités et investissement minimum dans les infrastructures, etc… Coté tarification, l’exemple des pays européens ayant déjà succombés à la doctrine libérale démontre que le prix des billets y est plus cher qu’en France d’environ 30 %…

Dès lors, pour l’AFOC, la colère des usagers et celle des cheminots ont pour point commun la même raison : la casse du service public au profit des intérêts privés. Là est le véritable enjeu de la réforme SNCF et en la matière, les usagers ont autant à y perdre, sinon plus, que les cheminots !