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Compte rendu du groupe de travail "Tableau de veille sociale"

Outil de prime abord intéressant, le tableau de veille sociale, regroupant des statistiques concernant entre autre les arrêts maladie, les écrêtements horaires, les évaluations, les participations aux grèves ou aux réunions de service ou bien encore les violences subies sur le lieu de travail, semble, dès sa mise en place, mettre surtout en avant ses propres limites. Illustration suite au groupe de travail du 10 septembre.

Des réponses, des précisions, des affinements, voilà ce qui devait nourrir les discussions concernant le tableau de veille sociale dont les premiers retours nous avaient été présentés par la direction début juillet. Processus paritaire, ce tableau de veille sociale est l’occasion pour les partenaires sociaux de faire remonter les inquiétudes des agents relatives à leurs conditions de travail ainsi que de transmettre à ces derniers les statistiques en la matière. Pourtant, après les échanges et les réponses entendues, la question de la portée de ce document reste entière…

L’interprétation des faits est sensiblement différente selon qu’on appartient à la direction ou au corps des agents. Quand nous pointons un défaut de vigilance quant aux écrêtements substantiels révélateurs des agents isolés, la direction répond que c’est un sujet avant tout humain et délicat ; mais lorsqu’on aborde la question des Espaces de Dialogue auxquels les agents font finalement peu appel en raison d’une présence hiérarchique pouvant être oppressante, la direction fait mine de ne pas comprendre l’aspect profondément humain de cette demande.

Si on comptabilise les jours de congés non pris et les écrêtements d’horaires, ce n’est pas simplement pour le plaisir de stocker de la statistique. Cela permet de donner un éclairage sur un problème simple : le manque de personnel. Certains doivent augmenter leur volume d’heures pour réaliser leur tâche, d’autres ne peuvent prendre leurs congés car le personnel manque, autant de comportements toxiques observés, de dysfonctionnements alimentant ce tableau de veille sociale, mais à quelle réponse peuvent s’attendre les agents de la part de la direction devant de tels problèmes ? On entrevoit ici clairement la création d’un outil avant tout démagogique avec pour simple objectif de donner l’impression que la direction nous tend l’oreille quand on sait que l’autre porte une oreillette relayant un discours national orienté vers une diminution des effectifs et un avenir plus que sombre pour les services.
Peut-on espérer une politique locale de veille sociale ou pour le moins un retour « personnalisé » dans les services concernés par des marqueurs de toxicité professionnelle ? Les chefs de service seront-ils des relais actifs, réactifs et profitables quand se présenteront des statistiques négatives les concernant ? Encore une zone d’ombre au tableau.

Les affinements révèlent également le manque de moyens investis dans ce tableau : alors que certaines statistiques relèvent d’un requêtage simple dans l’application Agora, d’autres vont demander aux agents des Ressources Humaines des pointages manuels et des relevés individuels chronophages voire sources d’erreurs. A moins qu’il ne soit envisagé en haut lieu de recourir à une cellule statistique digne de ce nom, il faut encore voir ici une surcharge de travail pour des agents dont l’effectif, comme partout, tend à fondre comme neige au soleil. Voilà qui devrait nourrir le tableau de veille sociale à l’avenir.

Reste à savoir quels enseignements nous apporteront les compilations et comparaisons des retours sur le plan national. Nul doute qu’en tant que radiographie des conditions de travail, cela devrait être une cinglante mise en évidence de leur dégradation et qu’il ne faudra pas compter sur des réponses les plus promptes en vue d’améliorer les choses.

Votre représentant FO, Jean-Baptiste ALTIERI