Section de la GUADELOUPE
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Déclaration liminaire FO-DGFIP Rencontre avec M Régis DACHICOURT – Délégué du Directeur Général

Comme il est d’usage, FO-DGFIP vous souhaite la bienvenue dans notre département. Nous espérons que la Direction a su vous faire bon accueil et a su faire les choses comme il faut.

Du point de vue plus général, l’accueil est un sujet qui reste épineux, et sur lequel la DRFIP Guadeloupe a encore de grosses lacunes. FO-DGFIP a déjà évoqué des propositions et pistes de réflexions pour pallier a cette incurie.

Pour tout vous dire, FO-DGFIP Guadeloupe se questionne sur l’utilité de cette réunion. Avec le gouvernement actuel, la politique de la DGFIP se rapproche plus d’un exercice de COM’, un exercice convenu : une réunion d’écoute, quelques belles photos, des éléments de langage à placer, et puis, je reprends mes mauvaises lignes directrices.

FO-DGFIP ne portera pas l’accusation à vous-même ou encore à la DG, de ne pas connaître la situation des Outremers. En tout cas, au travers des rapports de l’INSEE de l’IEDOM et autres organismes d’État, vous avez la possibilité de vous informer. Toutefois, il paraît bon de vous les rappeler.

La construction pléthorique sur sol d’autrui, une indivision s’appuyant sur un cadastre désastreux, la problématique de l’eau et sa facturation ubuesque, les trésoreries déficitaires des SPL adossé à des services financiers d’ordonnateurs manquant de rigueur, une population vieillissante, un taux de pauvreté et illectronisme plus que conséquent (x3). Tout cela dans un environnement de vie chère (+30%).

Autant de spécificités ultramarines qui rendent beaucoup plus complexe le traitement des dossiers au regard du National. Ces spécificités se rencontrent bien sûr dans d’autres départements, mais comme l’a résumé la délégation FO-DGFiP Corse 2A lors de la récente visite de M. FOURNEL, la principale particularité des Outremers et de la Corse, c’est de toutes les cumuler ! L’impact de ce cumul sur l’exécution de nos missions est indéniable et C’est là tout l’objet de nos interventions et de nos revendications. Malgré ces évidences, pourquoi la DGFIP se refuse-t-elle à nous écouter ?! Que devons nous faire pour nous faire comprendre ?

Pour FO-DGFIP Guadeloupe, les maux et symptômes sont visibles et connus de tous. Là ou le bas blesse, c’est sur la question du traitement.

FO-DGFIP accepte d’évoquer une énième réorganisation et/ou une amplification raisonnable de la numérisation pour apporter des améliorations dans le Service Public. Pour autant, il est illusoire de croire que les gains ressentis suffiront à combler nos retards accumulés.

En Guadeloupe, Les restructurations faites sans discernement et négociation constituent une erreur majeure. D’ailleurs, les résultats escomptés ne sont toujours pas au rendez-vous. Les taux de recouvrement et ainsi que d’autres indicateurs ne sont pas bons. L’explication de ces résultats est toute simple : les spécificités de notre département et une sous dotation en effectifs (SIP SIE / Contrôle Fiscal ou SGC).

Il ne s’agit pas de venir répéter que nous sommes à 103 %… pour FO-DGFIP, cela reste insuffisant. Si l’objectif de la DGFIP est véritablement d’assurer le maintien d’un service public de qualité et de proximité, il FO mettre les effectifs supplémentaires permettant de répondre à toutes ces contraintes. Sinon, l’année prochaine, nous aurons la même discussion avec VOUS ou un autre.

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Ainsi en est-il du NRP, la volonté de la DG d’imposer ce dispositif aux structures ultramarines symbolise la totale déconnexion de la DGFIP. Le NRP est totalement inadapté en Guadeloupe qui est un département archipel, de surcroît, embourbé avec une forte problématique de transport… Mettez-y des bus et/ ou des pirogues. Ça ne marchera pas. Les « France Service » manquent de technicité pour espérer désengorger les gros sites !!

Pour ce qui concerne la Guadeloupe, les trésoreries mixtes vous assuraient une plus grande efficacité et de meilleurs résultats. On pouvait s’y attendre puisque les concentrations de services SIP/SIE ou SGC se sont accompagnées de pertes d’effectif. Les usagers ont été pris de court et ne savent même plus a quel Saint se vouer pour un traitement rapide à leurs questions. Résultats les collègues fuient l’accueil et le service rendu aux usagers est loin d’être satisfaisant.

Le site de Caruel ne cesse de défrayer la chronique sur les mauvaises conditions d’accueil des usagers. Quelque-soit l’organisation mise en place, ceux-ci sont pratiquement obligés de camper, au sens propre du terme, pour espérer être vu par un collègue qui est confronté à une surcharge de travail. L’accueil multi-canal est une bonne idée… Mais la réalité est bien plus bancale.
La Martinique, l’île sœur bénéficie de cinq SIP et de trois SIE. La Guadeloupe plus grande et plus peuplée ne possède que deux SIP/SIE, cherchez l’erreur !

La vérité est, que le NRP, a permis à la DRFIP de faire de sacrées économies sur le dos des conditions de travail de ses propres agents et sur la qualité de l’accueil et du service rendu qu’elle doit aux Usagers. Miser sur le tout internet peut se comprendre, à condition d’avoir suffisamment d’Humains en bout de chaîne. La précision s’impose, car il faut éviter que la DGFIP n’aille maintenant se jeter à corps perdu dans le Tout ChatGPT !! Faire une erreur c’est humain, mais persévérer cela devient diabolique.

Le vrai problème réside surtout dans le fait qu’il n’y a pas assez de postes ouverts dans les différents concours… d’où le recours massif à la précarisation de l’emploi avec l’embauche de contractuels ou de VSC. D’excellents collègues mais qui sont payés au lance-pierre. Seule une vision rabougrie de notre administration peut se satisfaire que la précarité et l’exploitation éhontée soit devenue la variable d’ajustement. FO-DGFIP ne saurait s’en contenter. Dans le but de relancer l’attractivité des emplois, FO- DGFIP Guadeloupe demande pour tous contrats précaires supérieure à 1 an, la mise en place d’un dispositif permettant de bénéficier de la préparation au concours.

Il faut bien comprendre et surtout, tirer les conséquences que Nous sommes en France mais nous ne sommes pas la FRANCE… je vous invite à reprendre les revendications du mouvement associatif et syndical du LKP 2009, ou plus récemment, certaines demandes exprimées dans l’appel de FORT-DE- FRANCE en mai 2022.

Les remèdes existent bel et bien. Et pourtant, la DGFIP laisse le patient Guadeloupe continuer à souffrir de cette situation. Ce n’est pas en mettant du Sopalin sur une plaie béante que l’on arrête une hémorragie !!

Dans tous les services, l’urgence est permanente, tout est prioritaire. Les délégués FO ont tenu à alerter le Directeur Général sur les conditions de travail extrêmement tendues dans les services, tels que le SIP /SIE / Contrôle fiscal ou SGC qui sont sous dotés en effectif. Vous conviendrez que travailler dans une telle atmosphère devient inexorablement galère… Voire délétère.
Se sont donc bien les lignes directrices choisies par la DG qui sont responsables des échecs et carences de nos administrations. Un fonctionnaire, ça fonctionne certes mais les syndicats sont là pour dire quand cela déconne !!.

FO-DGFIP réfute l’argumentation des « bienfaits » des lignes directrices actuelles. CAP 2022 combiné au NRP ont conduit les agents dans une perte de sens des missions, un service public mal rendu par manque d’effectif. Pire encore, la forte inflation qui perdure depuis 2 ans est venue accentué la faiblesse du pouvoir d’achat des fonctionnaires suite au blocage du point d’indice durant près de 10 ans. Au final, il y a, un tassement des grilles indiciaires et une perte d’attractivité en termes d’emploi
Il semble que M.GUERINI Stanislas, Ministre de la fonction publique convienne que les fonctionnaires méritent mieux. C’est donc à la DG de prendre des mesures à la hauteur du mérite qu’elle accorde à ses agents. Contrairement aux comptes des hospitaliers, des enseignants.. et même des douaniers, le compte de la DGFIP est débiteur . Pour FO-DGFIP Guadeloupe, il y a eu assez de lettres de relance ; cela mérite un ATD… Voir plus.

Tant que la DG n’arrête pas de faire des 49.3 sur les revendications syndicales, elle porte la responsabilité pleine et entière d’un dialogue social tendu avec les agents.
Le bon compromis passe nécessairement par une relation « win win » entre la direction et ses agents. Il revient donc à la DG d’agir significativement sur les différents items qui impactent quotidiennement la vie des agents.

Comment comprendre la volonté persistante de supprimer les Horaires Variables ? La DGFIP ne cesse d’envoyer les Directeurs avec cet item dans leur feuille de route. FO-DGFIP a toujours indiqué son opposition. Malgré tout le dernier Directeur a bien failli y parvenir. Heureusement, et nous les en remercions, il y a eu un sursaut des collègues. Comprenons-nous bien, tout comme nos collègues hexagonaux, nous faisons les 1607 heures annuelles. Les ultramarins ne bénéficient d’aucun passe-droit. Et si ce n’est pas le cas, c’est le résultat issu de notre douloureux héritage historique de luttes anticoloniale et/ou syndicales. Dans le deux cas, il n’y aura pas de retour en arrière. FO-DGFIP Guadeloupe ne cherche pas la confrontation mais se tient prêt à y faire face.

Dans le respect des horaires de travail et sans perte d’efficience pour la DGFIP, nous exigeons le maintien du Mardi APM variable et nous revendiquons l’élargissement du dispositif d’horaires sur d’autres APM variables. C’est tout a fait possible et souhaitable. Le modèle de la DRFIP Guyane déjà en œuvre apparaît comme un bon point d’appui.

Alors que le télétravail connaît un essor sans précédent et que la semaine de 4 jours est sur la table des négociations dans le privé. Comment expliquer que la DGFIP soit en train de freiner de quatre fers pour un simple élargissement du dispositif horaires variables ? Je vous en parle, car la Direction nous indique que le blocage est de votre fait.

Autre exemple, vous, comme les autres responsables qui ont séjourné dans les outremers, ont concrètement touché la spécificité ultramarine de la vie chère. Alors comment expliquer le maintien persistant d’un ticket restaurant à 6 Euros ? Dans le contexte actuel, de forte inflation (5 %), cette position n’est plus tenable !! Alors même que les agents des SPL ont des tickets resto à 8 Euros ou plus. Je vous invite à faire notre revendication d’une hausse immédiate du ticket restaurant à 10 Euros.

Dernier point : le retour des ultramarins dans leur département d’origine.
Tout comme les agents de la pénitentiaire, les enseignants, FO-DGFIP exige le maintien des candidats qui le souhaitent, après réussite, sur listes d’aptitudes ou concours. Il est plus que temps de mettre un terme à la promotion punition qui plonge les collègues méritants dans des problèmes familiaux et financiers. Cette revendication prend un caractère urgent lorsque l’on sait que la Guadeloupe et la Martinique sont en prise avec un fort vieillissement de leur population. Il devient donc plus urgent de favoriser et d’accélérer encore plus un processus de « retour au peyi » pour endiguer ce dépeuplement.

Malgré un dialogue social tendu, FO-DGFIP ne cessera de faire remonter les doléances des agents. Mais aussi, d’évoquer des pistes de réflexion ou des propositions multiples pour une amélioration des conditions de travail des agents et le maintien d’un service public de proximité et de qualité. Pourquoi faut-il attendre un drame, un couac (GMBI/ Mouv RH) pour que la DGFIP veuille bien dédaigner prendre en compte nos avis ?
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Se sont bien, les fortes mobilisations sur le pouvoir d’achat, et plus encore, sur la reforme injuste et inégalitaire sur les retraites qui ont obligé notre ministère à ouvrir des négociations salariales pour calmer la légitime colère de nos collègues. Comme FO-DGFIP le répète en HMI, les avancées obtenues ne sont pas dues à l’écoute mais bien à un rapport de force… Les enseignants, les policiers, les hospitaliers l’ont compris.

Bien sûr, vous me direz que la DG préfère voir le verre à moitié plein, au lieu de celui à moitié vide. Seul problème, c’est qu’après 10 ans de gel du point d’indice, de restructurations incessantes, de promotions « étranglées ».. et surtout de « saignées » dans les effectifs, ce discours n’est plus audible. Pour la 1ere fois, le Président de la République s’est fait copieusement hué lors de son discours d’ouverture d’un événement sportif international. L’heure n’est plus à se poser des questions… Mais de répondre de manière significative et concrète à nos revendications. Aussi, lorsque vous verrez le DG, dites-lui bien que lors des grandes NEGO avec FO, d’ajouter beaucoup d’eau dans son verre d’austérité. Les agents des services publics, en particulier de la DGFIP méritent mieux.

En attendant de voir des avancées concrètes et pérennes à l’initiative de la DG, nous appelons l’ensemble des collègues à suivre massivement nos appels à la mobilisation qui permettent de maintenir le rapport de force nécessaire à l’aboutissement de nos légitimes revendications.
Merci de votre écoute… et peut être de votre attention.

Le Bureau Syndical FO-DGFIP Guadeloupe