Groupement F.O.-DGFiP de la DISI Rhônes-Alpes Auvergne Bourgogne
 F.O. DGFiP - ESI de Clermont Ferrand
17, rue de la Parlette
63000 CLERMONT FERRAND Cedex 1
 04-73-98-31-28  fo.disi-rhone-alpes-auvergne-bourgognedgfip.finances.gouv.fr

Rémunération au mérite, "tabou" du licenciement ; Le ministre Guérini jette de l’huile sur le feu

Rémunération au mérite, absence d’augmentation des rémunérations, licenciement, …. Depuis quelques mois, le gouvernement s’ingénie à saper les fondements de sa propre Administration, et préparer les esprits à la disparition pure et simple du Statut Général de la Fonction Publique et, par conséquent, de la Fonction Publique elle même.

L’argument de base est toujours le même : il faut redonner de l’attractivité pour les Services Publics.
Bien, mais en quoi la prétendue rémunération au mérite ou la mise en lumière sur prétendu "tabou" du licenciement va inciter les candidats à rejoindre nos services ?

Comment avoir envie de rejoindre un organisme dont les travailleurs ont perdus 25 % de pouvoirs d’achat en 20 ans ? Le ministre Guérini veut augmenter les Fonctionnaires ? Mais il annonce d’ors et déjà que 2024 sera une année blanche. Et pour 2025, il devra composer avec les 25 milliards d’économies de Le Maire !
Aujourd’hui les catégories B et C de la Fonction Publique démarre au SMIC, et la catégorie A à peine 10 % au-dessus. Le SMIC augmentant, lui, contrairement à la valeur du point d’indice, la Fonction Publique est d’ailleurs en voie de smicardisation.

Alors on nous sort du chapeau "la rémunération au mérite", exemple même de la fausse bonne idée purement démagogique.
C’est d’abord un moyen de diviser les agents. Bien sûr, beaucoup seront tenté car ils "travaillent bien plus que leur voisin de bureau qui touche pourtant le même traitement" … Ne tombons pas dans ce piège grossier. Cette proposition, comme les autres ne vise qu’à saper le Statut des fonctionnaires et à faire des économies sur notre dos.
Et puis, comment - et qui - jugera du mérite de chaque agent ?
Nous l’avons dit, le salaire au mérite est totalement contradictoire avec la mission de service public, l’égalité des droits, l’égalité de traitement des usagers ainsi qu’aux principes fondateurs du Statut général des fonctionnaires. C’est la mise en place d’un salaire à la tête du client.

Et puis, le ministre Guérini indique vouloir s’en prendre au "tabou du licenciement" dans la Fonction Publique.

Passons sur la méthode, Guérini ayant lancé ce pavé dans la mare devant les journalistes, alors qu’il sortait d’une réunion avec les Organisations Syndicales lors de laquelle il n’avait jamais évoqué ce sujet.
Mais le ministre affiche son ignorance du Statuts : le licenciement existe bel et bien dans la Fonction Publique. Un licenciement pour faute professionnelle.

Guérini ignore que - comme on l’entend trop souvent - le Statut, ce n’est pas l’emploi à vie ; le Statut, c’est la garantie d’une carrière pour un Fonctionnaire, elle même contre-partie de l’obligation faite audit Fonctionnaire de se consacrer entièrement à sa mission de Service Public.

Alors quel est l’objectif de Guérini et consort ? Virer du Fonctionnaire pour virer du Fonctionnaire ! "Améliorer les statistiques" ? Seulement 13 licenciements l’an dernier, c’est petits bras ! Et puis, on le sait bien madame Michu, le Fonctionnaire est fainéant par nature, alors le licenciement pour insuffisance professionnelle, c’est bien pratique …
Ce que fait le gouvernement aujourd’hui à un nom : la stigmatisation des Fonctionnaires dont une grande partie ne ferait pas son travail.
Mais, Monsieur le Ministre, il est de plus en plus difficile de faire notre travail de façon professionnelle, de remplir nos missions quand, par la politique des gouvernements successifs vous vous ingéniez à nous saboter le travail, en supprimant des services par centaines, des emplois par milliers, en coupant dans les crédits, en réformant, réorganisant, fusionnant sans cesse les services. Il est tellement facile ensuite de pointer l’insuffisance professionnelle des agents. "Quand on veux tuer son chien, on l’accuse d’avoir la rage".

De grâce, Monsieur Guérini, cessez de vous servir de nous comme des boucs émissaires. Laissez les Fonctionnaires faire leur travail avec professionnalisme.

Un ministre de la Fonction Publique est là pour soutenir les Fonctionnaires, pas pour agiter un chiffon rouge et exciter le tropisme anti-fonctionnaire du reste de la population

Pour en savoir plus, retrouvez les interview de Christian Grolier (Secrétaire Fédéral de la FGF) sur SudRadio et sur BFM