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1871-2021 : les 150 ans de la Commune de Paris

Ce n’est pas le lieu, ici, de disserter sur l’opportunité, ou non de commémorer l’anniversaire de la Commune de Paris, de son émergence à son écrasement.

Mais, cet évènement fait partie intégrante de l’histoire de notre pays, et singulièrement de l’histoire de la classe ouvrière.

Les deux mois d’existence de la Commune de Paris - avant d’être écrasée dans le sang (Pendant la « semaine sanglante », du 21 au 28 mai, 27 000 communards seront massacrés par les réactionnaires de l’armée versaillaise) - est la première vraie, et la seule expérience de gouvernance par le Peuple.
Deux mois pendant lesquels les communardes et les communards refondèrent la démocratie et le patriotisme par la laïcité, la justice sociale, et le contrôle populaire des élus !

Dans son programme daté du 19 avril 1871, la Commune résume ainsi son objectif :

« La Révolution communale, commencée par l’initiative populaire du 18 mars, inaugure une ère nouvelle de politique expérimentale, positive, scientifique. C’est la fin du vieux monde gouvernemental et clérical, du militarisme, du fonctionnarisme, de l’exploitation, de l’agiotage, des monopoles, des privilèges, auxquels le prolétariat doit son servage, la Patrie ses malheurs et ses désastres. »

Les principes révolutionnaires d’égalité, de solidarité, de justice sociale sont exaltés.
"Si nous commémorons la Commune et son idéal d’émancipation ouvrière et de liberté, c’est parce qu’on peut encore, à l’image de l’invitation d’André Breton, transformer le monde et changer la vie !"

La Commune prendra des mesures sociales d’urgence :
distribution de « bons de pain » ;
ouverture de « fourneaux économiques » et de « marmites » pour nourrir la population ;
extension du remboursement des dettes sur trois ans ;
interdiction d’expulser un locataire de son logement ;
rationnement gratuit.
Elle interdit le travail de nuit, réquisitionne les entreprises abandonnées, qui seront gérées par les ouvriers, et limite le travail à dix heures par jour.
Elle ébauche un Code du travail, à rebours de la brutalité première de l’exploitation capitaliste.
Le 2 avril, la Commune décrète la séparation de l’État et de l’Église et la suppression du budget des cultes ;
L’école laïque, gratuite et obligatoire est votée.
Sur le plan politique, elle lance le communalisme, idée d’une république fédérative de conseils communaux ;
des mesures de démocratie directe, comme le mandat impératif, fondent une souveraineté populaire réelle ;
les élus sont révocables en cas de trahison de leurs électeurs, et leur rémunération, est indexée sur celle des ouvriers.

Quelques jours après la Journée Internationale des Droits de la Femme (le 8 mars dernier) il est intéressant de relever que la Commune de Paris (avec l’emblématique Louise Michel et André Léo – de son vrai nom Victoire Léodile Béra) proclamait l’égalité des sexes. Que de temps perdu en 150 ans !
Ainsi, l’égalité des salaires est appliquée (d’abord aux institutrices) ; la Commune reconnaît l’union libre et interdit la prostitution.
Elle n’aura pas le temps d’installer le suffrage universel masculin-féminin.

On sait comment se terminera cette expérience ; Adolphe Thiers organisera une répression sauvage contre les communards. La haine de classe fait son œuvre de mort. Le crime des communards ? Le duc de Broglie, noble entre les nombreux nobles de l’Assemblée nationale, le précise en ces termes : « Le refus de la plèbe de reconnaître les classes supérieures. »

Lire aussi l’article de Christophe Chiclet, l’inFO militante.