Section de la CORSE-DU-SUD
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La direction locale déjugée… deux fois de suite !

La direction locale déjugée… deux fois de suite !

A l’occasion d’un bilan sur l’action de la précédente directrice (cf. notre communiqué du 9 décembre 2019), nous avions salué le courage de chef du service comptabilité qui avait refusé d’être transformé en victime sacrificielle pour les besoins d’une vengeance qui ne le concernait nullement. Pour mémoire, on l’avait sommé de dénoncer un collègue contre lequel la DRFIP exprimait des griefs sans apporter de preuve. Pour finir, c’est sur lui que Mme Assouline avait passé ses nerfs en l’éjectant de son poste.

Porter des accusations sans preuve relève d’une incroyable légèreté. Sanctionner sans raison tombe sous le coup d’un arbitraire insupportable et injustifiable. C’est pourquoi notre collègue a porté cette affaire devant le tribunal administratif de Bastia qui lui a donné raison en jugeant qu’il s’agissait bien d’une sanction disciplinaire déguisée.

Le juge a également eu à connaître de la notation de notre collègue puisqu’apparemment la directrice trouvait qu’une mutation-santion ça n’était pas encore assez.

Là encore, notre collègue a vu ses droits reconnus en vertu d’un deuxième jugement du tribunal de Bastia dernièrement prononcé.

Pas un pour sauver l’autre

Il aura donc fallu deux jugements du tribunal administratif pour démonter tous les mensonges inventés par l’administration à l’occasion de recours censés aider à la manifestation de la vérité.

La situation était pourtant claire : le simple exercice d’un droit, celui de refuser une mutation disciplinaire injustifiée, a conduit l’ancienne directrice à s’acharner sur un collègue en le sanctionnant à nouveau par le biais de la notation.

L’Autorité Hiérarchique, censée garantir un minimum d’équité dans les rapports entre l’évaluateur et l’agent, a préféré confirmer la notation au moyen des torts déjà infligés à l’agent et en préjugeant d’une question soumise au juge administratif.

A la CAP de recours, tous savaient que l’évaluateur, après moins d’une semaine de présence de l’agent, ne pouvait justifier la baisse de la notation. Plus encore, personne n’ignorait que les termes visant à psychiatriser notre collègue – "déni de réalité" ; "radicalisation" (sic !)… – avaient été dictés directement par la directrice, encore une fois, en méconnaissance des procédures.

Qui en a convenu côté administration ? Personne. Tous, réfugiés derrière « le devoir de loyauté », se sont prêtés à une véritable mascarade et tous se trouvent aujourd’hui déjugés.

Certains ont eu peur d’être courageux. D’autres ont versé dans l’auto-justification jusqu’à l’absurde allant jusqu’à rétorquer que « ça n’est que l’avis du juge ». Posture inquiétante lorsque l’on sait que le cœur de mission de l’administration est d’appliquer le droit…

En vertu du premier jugement, notre collègue aurait pu exiger de reprendre son poste. Il ne l’a pas fait car loin d’être animé d’une volonté revancharde, l’enjeu a toujours été que soit rétablie la vérité et que cessent les vexations que la direction locale a multipliées comme autant d’autojustifications.

Malgré cela, l’administration refuse de reconnaître ses torts et de manifester la moindre empathie pour les troubles qu’elle a créés. Pire encore, elle renverse les responsabilités en affirmant que si vous souffrez de ce qu’elle vous inflige, c’est parce vous l’avez décidé en choisissant de vous tenir debout plutôt que de courber l’échine sous le poids des intimidations et des sanctions injustes.!]

Qui a le droit ?

Face à ces dérives, un constat s’impose : si l’administration est de mauvaise foi et refuse un dialogue équilibré, ce dialogue devra avoir lieu ailleurs : auprès de quelqu’un de neutre, quelqu’un qui a à cœur de faire prévaloir le droit, nos droits, et cette personne ne peut être que le juge.

Les recours devant le tribunal administratif vont devenir par défaut le moyen de faire rétablir une situation. L’administration n’a de cesse d’invisibiliser les problèmes et si on la laisse faire, cela ne peut qu’aller de plus en plus loin.

Contrairement à une idée trop répandue, saisir la justice administrative est relativement simple dès lors que le collègue qui entame cette démarche est conseillé et accompagné. Le recours à un avocat n’est pas obligatoire quand il s’agit de demander l’annulation d’une décision administrative (dans un délai de 2 mois) et il n’y a pas de frais de dossier à débourser. De plus en plus, il reviendra aux organisations syndicales de vous épauler dans l’évaluation des chances de succès d’un recours, dans la qualification juridique de la situation, dans la définition d’un moyen de droit pour défendre la cause soumise à jugement et dans le choix des éléments qui seront présentés à titre de preuve pour étayer le mémoire en demande.

Serrer les dents en espérant que les choses iront mieux alors qu’en réalité ça va de plus en plus mal, ça n’est nulle part dans le statut de la fonction publique. C’est une règle qui ne s’impose pas à nous et dont l’acceptation ne peut être que délétère en nous amenant au bord de la démence.

Les risques psychosociaux, s’ils connaissent une explosion, ne sont pas une fatalité car ils ne sont jamais que la folie et le malheur résultant de la main de l’homme.

La section FO-DGFiP 2A