Section de la CORSE-DU-SUD
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1 an déjà … l’heure d’un premier bilan de la "méthode Assouline"

1 an déjà … l’heure d’un premier bilan de la "méthode Assouline"

Triste anniversaire de l’arrivée de Mme Assouline à la tête de la DRFIP de Corse. Depuis plusieurs mois, le climat social à la DRFIP 2A se dégrade mais la direction locale persiste dans un déni de réalité de plus en plus inquiétant. Tout concourt à masquer une situation alarmante : la disparition de fait de l’assistant de prévention ; l’« évaporation » des fiches de signalement qui ne sont plus présentées en CHSCT ; la multiplication des situations de détresse chez nos collègues, non prises en compte car implicitement présentées comme relevant de la fainéantise et/ou de la mauvaise volonté…

Le dernier CHSCT a constitué une illustration particulièrement choquante de ce qui, par son systématisme, est assimilable à une « méthode ».

Après qu’une minute de silence ait été observée en mémoire de notre collègue André qui s’est ôté la vie à la fin de l’été, la Directrice a cru bon d’affirmer que « Tout le monde sait autour de cette table que son acte désespéré n’avait rien à voir avec le travail. » Cette déclaration parfaitement déplacée n’étant semble-t-il pas suffisante, Mme Assouline, dans son rôle de Présidente du CHSCT, a voulu se réserver le mot de la fin en nous intimant « par respect, de ne pas faire de commentaires ». Mais comme à Force Ouvrière, nul ne nous bâillonne, nous lui avions signifié ne pas partager son analyse, et par respect pour lui, justement, nous ferons des commentaires :

La Directrice se comporte comme si le suicide d’un collègue était un sujet à mettre sous cloche. C’est tout le contraire. Si nous ne voulons pas faire face à d’autres drames, il est nécessaire de nous interroger.

Que devient l’humain dans ce nouveau management qui ne considère que les fins en s’affranchissant de toute considération pour la souffrance et les dommages collatéraux qu’il provoque ?

Très naïvement, peut-être avons nous cru qu’il n’était pas besoin de regarder et d’alerter. Parce qu’on nous a fait croire que quelqu’un d’autre ou qu’un dispositif s’en chargerait à notre place. Parce que nous occuper les uns des autres demande du temps et que ce temps n’est pour certains qu’une ressource à faire fructifier en « productivité ».

Il n’est apparemment plus temps de compter sur l’administration pour faire preuve d’une quelconque humanité.


On dirait que ça gène…

Il est bien trop tard pour se cacher derrière des formules vides de sens. Bien sûr que l’implication du professionnel ne peut être écartée. Les prescriptions méthodologiques définies par la centrale en matière de détection des agents « en danger » n’ont pas été respectées : concernant André, l’absence de congés pris depuis le début de l’année et des écrêtements mensuels considérables à la pointeuse commandaient d’activer les dispositifs de prévention pensés pour éviter de tels drames. Il n’en a rien été.

Pendant plusieurs mois, André a été la pierre angulaire de la mise en œuvre des changements décidés par la DRFIP et chacun a pu constater que ce fut compliqué : ampleur démesurée de l’opération, timing irréaliste, ordres et contre ordres, organigrammes instables nécessitant de faire et défaire, pointillisme sur la couleur du mobilier nécessitant là encore de faire et défaire, remarques peu amènes sur des décisions dont on a fait à tort porter la responsabilité à André…

Les réorganisations ont été une épreuve sans précédent qui a souvent laissé les collègues concernés dans un profond désarroi.

Aussi, « par respect » pour notre défunt collègue, abstenons-nous de tout ripolinage de la réalité. Evitons tout vocabulaire compassé qui transformerait en froissements de velours ce que collectivement nous avons vécu comme une violence inouïe.

André n’allait pas bien ces derniers temps. Si son encadrement hiérarchique direct s’en est inquiété, la tournure des événements montre qu’un supplément d’attention n’aurait pas été du luxe de la part de la direction… sauf que la prise en charge des Risques Psycho-Sociaux (RPS) dans notre administration est inexistante.

Assistant de prévention : Retour vers le futur ?

Pour mémoire, la fonction d’assistant de prévention a été créée après que l’entreprise France Telecom ait été soupçonnée d’avoir mis en place une politique de déstabilisation des salariés. Entre 2008 et 2009, plusieurs salariés s’étaient donné la mort ou étaient entrés en dépression, certains évoquant « un management par la terreur ».
Dans ce contexte, l’administration avait mis en place un dispositif poursuivant deux objectifs : détecter et prévenir les drames de cette nature d’une part, prémunir l’administration contre une mise en cause de sa responsabilité d’autre part.

La prévention est mise à mal depuis plusieurs années à la DRFIP2A : par le choix d’un 50% en lieu et place d’un plein temps comme prévu initialement ; par l’interdiction qui a été faite à l’assistante de prévention de se rendre sur site sans autorisation expresse de l’administration ; par sa mise en cause régulière à titre personnel, en contradiction avec l’investissement manifeste dont elle a toujours fait preuve.

Mais c’est pire désormais. Depuis la restructuration présentée en CTL en début d’année 2019 et sa mise en place contre l’avis des organisations syndicales, la fonction d’assistant de prévention ne peut tout simplement plus être exercée.

La fonction a en effet été éclatée entre trois collègues, déjà bien occupés, qui se trouvent manifestement dans l’impossibilité de consacrer le temps nécessaire à cette mission.

Le schéma mis en place, encore et toujours pour économiser des emplois, démontre qu’il n’y a aucune considération pour les agents qui récupèrent collectivement cette mission. On les nomme responsables au risque de les transformer en bouc-émissaires. On les met de plus dans une position impossible entre leur mission première et celle d’assistant.

FO demande donc officiellement que la fonction d’assistant de prévention soit assumée par un collègue dédié à plein temps.

En réponse aux propos de la DRFIP, on ne peut que relever qu’en raison des manquements de l’administration, et notamment la paralysie des dispositifs de prévention, il est impossible d’affirmer que la mort d’un collègue ne pouvait pas être évitée et exempter l’administration de toute responsabilité.

La méthode Assouline

Ceux qui ont connu Madame Assouline lors de son précédent passage savent que sa détermination n’a d’égale que son insatisfaction chronique à l’égard de ses collaborateurs.
Nombre de collègues nous ont dit avoir été choqués par sa manière de manager et en dépit des messages que nous avons cherché à faire passer, ça ne s’améliore pas (cf. sur le site départemental FO DGFiP 2A, entre autres : "Une direction locale en total décalage avec la réalité", "Madame la DRFIP, nous ne sommes pas des pions",etc)

La méthode est toujours la même : à la moindre divergence de vue, Madame Assouline dégaine le "dossier parallèle" qui semble être tenu sur chacun. Un dossier nourri d’éléments sans rapport avec la discussion initiale, où se côtoient appréciations subjectives sur la personnalité, éléments imaginaires sur le comportement et rumeurs colportées par des sources non identifiées.

Cette méthode exécrable est assurément une pression, elle est également une violence. Elle revient à faire le procès des uns et des autres sur la foi d’éléments qui ne figurent pas et ne figureront jamais au dossier administratif (rumeurs malveillantes, commentaires sur l’état de santé, etc.), et à les jeter au visage des collègues pour créer un effet de sidération afin obtenir d’eux ce qu’ils n’auraient jamais consenti.

Cette méthode, nous en mesurons les effets délétères. Un certain nombre d’agents, convoqués par la DRFIP, en sont ressortis profondément affectés. Des collègues qui étaient déjà en souffrance du fait des réformes incessantes depuis la fusion se trouvent accablés par la personne même qui est censée œuvrer à leur bien être et à leur protection.

Si Madame Assouline en appelle constamment à l’autorité conférée par le titre de DRFIP, dans les faits on ne peut que constater qu’elle n’a rien fait pour le tirer du caniveau moral dans lequel l’a jeté son prédécesseur. Bien au contraire.

La raison du plus fort

Depuis son arrivée, la directrice va crescendo dans les intimidations et les décisions arbitraires. D’une façon ou d’une autre, un coup d’arrêt est nécessaire. Il est temps pour chacun d’exiger ce qui devrait aller de soi : le respect et un comportement mesuré.

Ces comportements de transgression, tant au plan du droit que de la loyauté que doit un encadrant à ses subordonnés, ne peuvent plus perdurer de la sorte. Il convient de les dénoncer mais le bilan des derniers mois montre que cela n’est pas suffisant. Malgré nos rappels à l’ordre, le jeu de massacre continue et il n’est plus temps pour les mises en garde générales : il appartient à chacun de ne pas céder à des pressions injustifiées, au besoin en saisissant les organisations syndicales, ou toute autre autorité, des dérapages qui se multiplient ces derniers temps.

Nous saluons à cette occasion le courage de l’ancien responsable du service de la comptabilité, un collègue inspecteur qui a refusé d’être transformé en victime sacrificielle pour les besoins d’une vengeance qui ne le concerne nullement mais dont il fait cependant les frais.

En substance, il était exigé de lui qu’il dénonce un collègue contre lequel la DRFIP exprime des griefs sans apporter de preuve.

Ne pouvant acquiescer à cette demande sous peine de témoigner de ce qu’il ignorait, c’est pourtant sur lui que s’est exprimé le mécontentement de la Directrice.

C’est en effet sans état d’âme qu’elle lui a signifié par écrit le lendemain qu’en raison de son refus de faire un témoignage à charge elle lui retirait sa confiance et ne le maintenait plus dans le projet de service compta élargi, contrairement à ce qu’elle avait précédemment décidé. Le surlendemain, il était convoqué chez le directeur du pôle métier qui lui apprenait qu’il était muté au service des domaines.

Porter des accusations sans preuve relève d’une incroyable légèreté. Sanctionner sans raison tombe sous le coup d’un arbitraire insupportable et injustifiable.

« Si ce n’est toi, c’est donc ton frère » aurait dit Monsieur de la Fontaine. Dans la fable, le loup emporte l’agneau dans la forêt et le mange « sans autre forme de procès ». L’issue sera cette fois-ci différente puisque jugement il y aura, notre collègue ayant pris la décision de porter toute l’affaire devant le Tribunal administratif.

Le bureau FO-DGFiP 2A