Section de la CORSE-DU-SUD
 DRFiP de Corse du Sud
2 avenue de la Grande Armée BP 410
20191 AJACCIO Cedex
 04-95-23-51-70  04-95-23-79-89  fo.drfip2adgfip.finances.gouv.fr

"Zéro cash" : la mauvaise blague (à tabac)

"Zéro cash" : la mauvaise blague (à tabac)

Grande opération médiatique du ministre G. Darmanin qui annonce la possibilité de payer ses impôts en numéraire chez le buraliste à partir du 1er juillet 2020. Il précise également que la Corse du sud fait partie des départements expérimentateurs à partir du 1er janvier…
Quand il s’agit d’abandonner des missions, notre direction locale se montre toujours très zélée, mais heureusement que le syndicat FO a pris l’initiative de soulever la question lors du CTL du 2 juillet… nous l’aurions sinon appris par la presse !

Une expérimentation de 6 mois avant la généralisation à tout le territoire ? Comme si 6 mois suffisaient pour mettre en place le dispositif, parer aux éventuels dysfonctionnements, sonder les utilisateurs et les buralistes, collecter ces données, en faire la synthèse, en tirer les conclusions et modifier le dispositif ! Mais cherche-t-on l’efficacité, voire même l’efficience… ? Non, car le "Zéro cash" est étroitement lié à la "géographie revisitée", 2 mesures présentées simultanément lors du discours du ministre du 11 juillet 2018.
La préoccupation essentielle du ministre consistant à supprimer les structures (trésoreries, SIP, SIE…) et donc encore des milliers d’emplois, il faut bien que quelqu’un fasse le boulot à notre place : Les employeurs faisant désormais office de collecteurs d’impôts sur le revenu (Prélèvement à la source), les buralistes se chargeront du reste : impôts et amendes en espèces et carte bancaire.

La direction locale nous a servi en CTL le 2 juillet son lot de prétextes fallacieux : "lutte contre le blanchiment d’argent" (moins de risques chez le buraliste ? avait soulevé le syndicat) ; "moins d’insécurité à nos guichets" (…mais davantage à celui du bureau de tabac !). G. Darmanin, quant à lui, met carrément le paquet (et pas de clopes…) : "la Direction générale des Finances Publiques souhaite redéployer le temps des agents pour le consacrer à des missions d’accompagnement des usagers."
Tandis que la Direction générale anticipe constamment sur les réformes (PAS, fausse suppression de la TH) pour supprimer des emplois, qui peut croire que le "zéro cash" à nos guichets ne se transformera pas, lui aussi, en réductions massives d’effectifs ?!

Le secret fiscal part en fumée

La confidentialité des données fiscales pourra t-elle être maintenue dans ces commerces où se multiplient les activités : tabac, jeux, services postaux, presse, débit de boissons, point relais, services bancaires ? Mais qui se soucie encore du secret fiscal lorsque dans les "Maisons des services au public" (bientôt "Maison France Service") sont centralisées les données personnelles relatives à la CAF, à la sécurité sociale, à Pôle Emploi et bientôt aussi le dossier fiscal ?

C’est encore l’usager qui sera perdant :

  • L’administration veut faire croire qu’en transférant une nouvelle mission d’intérêt général dans le privé, le service sera au plus proche du citoyen. Il faut toutefois préciser que tous les bureaux de tabac ne seront pas concernés ( 4700 buralistes sur 24 500 en France en 2020, tout comme le service bancaire "Nickel" qui n’a jamais été généralisé à tout le réseau des bureaux de tabac).
  • Ces commerces sont principalement situés en ville et c’est encore le monde rural qui trinque !
  • Enfin, rappelons que l’usager qui venait payer à nos guichets en profitait pour questionner les collègues, leur demandait des conseils sur sa situation fiscale, les démarches, les possibilités de délais de paiement… Ce vrai service disparait car la fiscalité est une matière complexe et évolutive, nul ne pourra remplacer un agent des finances, ni le buraliste, ni l’agent des Maison France Service.

FO-DGFiP 2A dénonce cette mesure et alerte le public et les élus sur ce qu’elle prépare très prochainement : la disparition d’un vrai service public de proximité en Corse, remplacé par des "points de contacts", des "permanences", un service au rabais aux détriments des usagers ! Soyons d’ores et déjà prêts à nous mobiliser, agents, usagers et élus et à faire front contre le plan de restructurations de notre administration dans l’île qui sera dévoilé à la rentrée !