Section du LOIRET
 Cité Administrative Coligny - Local FO - Bât F1
131 rue du Faubourg Bannier
45042 ORLEANS Cedex 1
 06-38-04-96-56  fo.drfip45dgfip.finances.gouv.fr

Retraites - Passage en force ?

Retraites : grèves et mobilisations
dès janvier si le gouvernement s’entête

En dévoilant avant la fin des concertations syndicales les contours de la réforme des retraites le 2 décembre dans le Parisien, Elisabeth Borne a suscité la colère des syndicats. Le 5 décembre, huit organisations de salariés, dont FO, et cinq organisations de jeunesse, ont appelé à l’issue d’une intersyndicale, à « une mobilisation unitaire en janvier si le gouvernement s’arque-boute sur son projet ».

Passage en force ? Alors que les concertations avec les syndicats sur la réforme des retraites entrent dans le dur (FO a été reçue en début de soirée le 8 décembre sur le sujet du financement), les décisions du gouvernement semblent déjà actées. Dans une interview au quotidien le Parisien du 2 décembre, Elisabeth Borne confirmait avant même la fin des concertations mi-décembre, le « report progressif de l’âge de départ à la retraite de 62 à 65 ans ». Une fois de plus, la première Ministre justifie la réforme en usant de l’argument habituel : la réforme arriverait « pour sauver » le système de répartition, face au « déficit qui dépassera les 12 milliards d’euros d’euros en 2027 et continuera à se creuser si l’on ne fait rien ». Pour Michel Beaugas, négociateur FO, « On va vers un dialogue de sourd ». Et de rappeler que c’est sous la contrainte du front unanime des syndicats que le gouvernement a dû mener cette concertation.

FO est allée le 8 décembre au ministère du Travail pour réaffirmer son opposition à tout recul de l’âge de départ en retraite : « Il n’y a aucune de raison de le faire. Le rapport du Cor l’indique : les dépenses des retraites resteront stables à long terme ». Quant au chiffre brandi de 12 milliards par an, « c’est 0,5 % du PIB. Autant dire rien, car le PIB en 2021, c’est 2 500 milliards d’euros ! ». 12 milliards d’euros de « déficit » du système de retraite à combler en 2027 pour un système de retraite qui collecte plus de 300 milliards d’euros par an, justifieraient la réforme ? Et c’est sans compter un paradoxe, relève Michel Beaugas : « on ne touche pas aux aides publiques aux entreprises, qui représentent entre 144 et 157 milliards par an avec les exonérations. C’est 9 % du PIB. S’il y avait autant péril sur les retraites que le prétend le gouvernement, ce qui est faux, il serait facile de trouver de l’argent en faisant participer les employeurs ». Sans surprise, cette option est exclue par Elisabeth Borne, laquelle déclare ne pas vouloir « alourdir le coût du travail par des cotisations supplémentaires ».

Impact dès la génération 1961

Dans ce projet dont l’axe central est désormais largement dévoilé, l’étendue des générations de salariés concernés est aussi confirmée. Exit la génération 1966, ou 1967, un temps évoqué, Elisabeth Borne annonce que la réforme des retraites impactera les travailleurs dès la génération 1961. « Le gouvernement accélère. Cela signifie que les gens nés en 1961, proche de la retraite, devront travailler quelques mois de plus. C’est scandaleux. Quant à ceux nés en 1966, ils se prendront la réforme de plein fouet et devront travailler trois ans de plus ! » fustige Michel Beaugas. Une réforme inique pour FO, qui rappelle qu’un salarié sur deux liquidant sa retraite n’est plus en emploi, mais au chômage, en arrêt-maladie, en invalidité ou aux minimas sociaux… Lire la suite…

En lien avec le sujet, relire notre article du 3.11.2022 ainsi que celui du 4.10.2022