Le donneur de note mal noté

Au commencement…les marchés régnaient en maîtres.

Puis, voyant qu’une grande partie de l’activité humaine leur échappait, au travers des services publics, ils décidèrent de noter les états. Et ils créèrent les agences de notation. Ainsi, si les organismes publics, en premiers d’entre eux les états souverains, s’ils voulaient emprunter à bas taux, devaient avoir la meilleure note…ah ah ah, euh pardon , AAA.

Cela eût pour effet que les ETATS se mirent à tout démolir dans leurs pays respectifs, déréglementation par ci, RGPP par là, suppressions d’emplois, restructurations , vente de patrimoines immobiliers, tout y passa, sous la haute surveillance des très sérieux, Union Européenne, Banque Centrale, FMI et autres institutions supranationales.

Mais cela n’allait pas assez vite pour eux et les agences décidèrent que ces emprunteurs étatiques, tout "honorables" qu’ils fussent, ne méritaient décidément pas la note suprême". Et le plus grand d’entre eux, les Etats Unis, avaient un appétit redoutable et se préoccupait assez peu d’avoir une dette et un déficit immenses, jusqu’au jour où, fatalement, les trois agences, bien qu’américaines et libérales, les notèrent un cran en dessous…

Et voici, aujourd’hui, lire le Monde ci-joint, que d’éminents universitaires, commencent à considérer que la crise serait finalement provoquée, non par les spéculateurs, mais par les agences de notation…qui annoncent le malheur avant qu’il n’arrive.

Décidément les marchés tueraient père et mère pour continuer de régner en maîtres !