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Retraites : "que l’exécutif écoute ce que l’on dit !"

"Sur la retraite à 65 ans, il n’y a rien à négocier", martelait début mai le secrétaire général de la confédération, Yves Veyrier, interviewé par L’Express. Le quotidien Les Echos, quant à lui, évoquait récemment les résultats de l’enquête d’un institut privé révélant que près de 80% des salariés sont opposés au recul de l’âge légal de départ en retraite.

Cette enquête vient souligner, s’il le fallait, le rejet toujours aussi vif des travailleurs vis à vis d’un tel projet. Le président de la République, Emmanuel Macron, prônant une baisse d’impôts de 15 milliards d’euros sur cinq ans - "moitié pour les entreprises, moitié pour les ménages"-, confirme, lui, sa volonté d’une réforme des retraites.
Il l’assortit d’un recul de l’âge de départ ( 64 ans en 2028, soit 65 ans en 2031, en décalant de quatre mois, dès à présent et chaque année, l’âge légal ) et souhaite aussi "mettre fin" aux régimes spéciaux ( dont ceux du secteur de l’énergie). Au nom de la préservation des régimes, mais aussi - et surtout ? - des économies à dégager, l’exécutif prône de "travailler plus longtemps", et tente de rassurer en indiquant que "beaucoup d’éléments seraient ouverts à concertation".

Les travailleurs, eux, refusent une destruction de leurs droits.

Alors qu’une conférence sociale est annoncée cet été et pourrait évoquer la réforme, le projet porte déjà ses paradoxes.
Entre autres, à 55 ans, plus de la moitié des salariés ne sont plus en emploi. Par ailleurs, selon le COR ( Conseil d’Orientation des Retraites ), le déficit actuel des régimes de retraites est conjoncturel, lié aux effets de la pandémie. Autant dire de l’eau au moulin de FO, pour qui il n’y a nul besoin de toucher au système des retraites.

Les travailleurs ont dit non à une réforme.

Il faut en revanche se préoccuper de l’emploi, de sa qualité, augmenter les salaires et mettre un terme aux exonérations multiples et massives des cotisations sociales, ce qui induit un grave manque à gagner de recettes pour les régimes.
Tandis que l’exécutif promet "discussion" et "dialogue" pour son projet, - le ministre de l’Economie n’écarte pas cependant, un recours à la procédure 49-3 devant le Parlement, soit un passage en force, comme en février 2020 ( le projet fut ensuite suspendu en mars ) _ les salariés ont, eux, déjà dit en 2019-2020 tout le mal qu’ils pensaient d’une réforme des retraites. Ils l’ont dit par des grèves et des manifestations qui avaient mobilisé régulièrement pendant quatre mois des milliers de personnes.
Depuis les cinq confédérations ont adressé un courrier à l’exécutif à l’automne 2020, lui signifiant leur opposition à la relance d’un projet. Le 25 avril dernier, au lendemain de l’élection présidentielle, FO s’est adressée aux quatres autres confédérations afin d’examiner ensemble les possibilités d’actions communes.
Une première rencontre a eu lieu le 9 mai. FO qui était fer de lance de la contestation en 2019, n’exclut pas la grève, s’il le faut, pour se faire entendre de nouveau. "Il faut que l’exécutif écoute ce que l’on dit sur les retraites et les raisons pour lesquelles on est opposés à un projet" détruisant les droits, insistait Yves Veyrier le 1er Mai sur France Inter. "Le mieux est qu’on [l’exécutif, NDLR] lève l’hypothèse d’un recul de l’âge de départ en retraite".
A bon entendeur…

Article écrit par Valérie Forgeront et issu de l’inFO militante