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- Article publié le 03/12/2010
L’heure est à la résistance
Le discours de politique générale du Premier ministre a confirmé la politique de rigueur ou d’austérité en vigueur, avec la réduction accélérée des dépenses publiques et sociales. C’est le cas avec les retraites et cela risque d’être le cas rapidement avec l’assurance-maladie et la dépendance.
Par ailleurs, tout en se félicitant de la loi sur la représentativité syndicale, de son impact sur le paysage syndical et « clé d’un nouveau réformisme social » (sic), le Premier ministre, qui fait partie de ceux qui rêvent d’une recomposition syndicale*, tend à confondre autorité de l’État et autoritarisme.
Ce fut le cas en matière de retraites, c’est encore le cas quand, s’agissant de la négociation collective entre syndicats et patronat, il entend fixer « les objectifs, le calendrier et la méthode », laissant aux interlocuteurs sociaux « les modalités et les outils ».
Ce n’est pas, loin s’en faut, notre point de vue.
Autant les pouvoirs publics sont responsables, pour leur champ de compétence, autant les interlocuteurs sociaux sont responsables pour le leur. Cela s’appelle tout simplement la liberté de négociation.
Autant nous n’avons pas à être législateurs ou colégislateurs, autant les pouvoirs publics n’ont pas à se substituer ou à donner des consignes aux interlocuteurs sociaux.
C’est en tout cas dans cet esprit que Force Ouvrière a « ouvert le bal » des rencontres bilatérales avec le MEDEF, avec comme objectif de définir un calendrier des négociations.
Nous avons ainsi évoqué l’assurance-chômage, les retraites complémentaires, le paritarisme, les institutions représentatives du personnel et l’emploi des jeunes.
En matière de retraites complémentaires, nous avons obtenu une prolongation de l’AGFF jusqu’au 30 juin 2011, ce qui permettra d’alléger les pressions sur les négociations.
Concernant l’emploi des jeunes, sur lequel nous avions saisi le patronat et les pouvoirs publics il y a cinq mois, il ne s’agit pas, dans notre esprit, de théoriser ou de faire ce qui est de la responsabilité de l’État (exemple : l’Éducation nationale), mais d’apporter des réponses pratiques aux jeunes. Dans ce cadre, nous avons notamment évoqué la question des stages, du logement social, de l’aide à l’installation ou encore la mise en place de l’allocation de solidarité intergénérationnelle.
Nous avons bon espoir que cette négociation puisse rapidement débuter. C’est ce que nous appelons le réformisme militant.
Mais d’une manière générale, plus que jamais, compte tenu de l’austérité en vigueur en France et en Europe, l’heure est à la résistance. Comme le disait un philosophe (Alain) « penser c’est savoir dire non ! ».
Non aux contre-réformes et régressions sociales.
Oui aux salaires, à la protection sociale collective, à la création d’emplois et à la pérennisation du service public républicain.
* Il faut toujours se méfier quand les politiques ou les employeurs veulent se mêler du syndicalisme.
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