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Éditorial de Jean-Claude Mailly:La solidarité et l’égalité, conditions pour « préparer l’avenir »

La solidarité et l’égalité, conditions pour « préparer l’avenir »

Le président de la République a consulté la semaine dernière les cinq confédérations représentatives et les trois organisations patronales sur le rapport Rocard-Jupé relatif à l’emprunt, dont les modalités seront définitivement arrêtées avant le 10 décembre prochain.

Force Ouvrière a rappelé que, dès le départ, nous avions appuyé le principe d’un emprunt, tout en expliquant que notre position serait fonction des modalités de l’emprunt et de son utilisation.

Nous avons ainsi souligné que nous n’étions pas favorables à un emprunt auprès de la population. En effet, celui-ci ne pourrait être souscrit que par les plus aisés et serait alors source d’inégalités supplémentaires.

Mais nous avons indiqué que l’emprunt auprès d’institutions financières devait s’accompagner, comme exigence, que les banques ne devaient faire à cette occasion aucun euro de profit. Ce serait là une contribution minimale de ces dernières à la crise, notamment après toutes les aides qu’elles ont perçues.

Nous avons également expliqué que nous ne pouvions en aucun cas accepter que le coût de cet emprunt soit compensé par une réduction proportionnelle des dépenses de fonctionnement de l’État. Ce serait en effet un comble que l’emprunt destiné à « préparer l’avenir » soit un prétexte supplémentaire à la remise en cause des services publics.

Toujours sur les modalités, nous nous sommes opposés à la mise en place de nouvelles agences, une manière de contourner les ministères et administrations compétentes. Sur ce point, nous pensons avoir été entendus.

Concernant les priorités (utilisation) de l’emprunt, nous avons souligné qu’il n’y avait, dans le rapport des deux anciens Premiers ministres, aucune priorité sociale. Rien sur l’abondement du fonds de réserve des retraites, sur la dépendance en particulier, autant de besoins, là aussi, à moyen et long termes.

Nous avons enfin souligné nombre de problèmes de cohé-rence en matière de politique industrielle, ou du Grenelle de l’environnement.

Nous verrons ce qu’il adviendra en définitive de cet emprunt, qui s’apparente finalement à un avenant aux lois de finances précédentes. Ce qui est une façon implicite de reconnaître l’insuffisance des dépenses publiques dites d’avenir.

D’une certaine manière, l’heure de vérité approche.

Les pouvoirs publics oseront-ils contredire les dogmes européens en mettant en œuvre une politique économique et sociale différente ? Ou retomberont-ils dans les purges budgétaires remettant en cause services publics et régimes de protection sociale collective ?

Comme toujours, nous faisons et ferons le choix à FO de défendre la solidarité et l’égalité sans lesquelles la liberté n’existe pas.