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Réforme des retraites : ne pas relâcher la pression

Il faut bien comprendre une chose : lorsque Borne et macron nous disent que cette réforme est nécessaire pour sauver le système par répartition,il s’agit d’une forfaiture.

Le système n’est pas en danger, et les Français ne sont pas dupes.
D’ailleurs, qui est le premier à l’affirmer ? Le COR, qui n’est pourtant pas, à proprement parler, un refuge de marxistes !
C’est bien la première fois qu’on entend mettre à l’équilibre, un budget qui est … excédentaire.
On nous dire qu’il s’agit d’anticiper un prochain déficit ! Oui. Peut-être qu’en 2136 le système sera en péril. Encore une fois, ce n’est pas le cas.

Non, le vraie raison, il faut la chercher ailleurs, dans l’idéologie néo-libérale qui préside en France et en Europe depuis trop longtemps. Il faut aller la chercher dans cet esprit revanchard de Macron et Cie qui entendent mettre bas tous les acquis sociaux depuis 81 et même depuis 1945. Macron ne s’est jamais caché de vouloir détricoter la programme du CNR (le vrai, par l’ersatz qu’il a imaginer) , une vieillerie archaïque, alors que lui, il est "en marche".
Si le gouvernement est si pressé de "réformer" nos retraites, c’est uniquement pour complaire à la commission européenne.
C’est une constante dans la politique européenne : il faut diminuer les dépenses publiques (sous-entendu, il faut transférer cette manne aux multinationales, aux banques, aux sociétés d’assurance et à leurs actionnaires !).
Chaque année, Bruxelles transmets des "recommandations économiques" aux états membres. Bien évidemment, le gouvernement français s’est empressé de se coucher devant la commission et de lui apporter des gages. Dans son "programme de stabilité" envoyé à Bruxelles, en août, il a promis une "maîtrise de la dépense publique" en précisant que "la réforme des retraites […] contribuera notamment à cet objectif". On ne peut être plus clair ; on voit que bien que la défense du système par répartition est le cadet des soucis de ce gouvernement.

A FO, nous le répétons depuis longtemps : si problème il y a, il s’agit d’un problème de recettes et non de dépenses.
La preuve en est que le poids des dépenses consacrées à la retraite n’évolue pas en part du PIB et reste stable autour de 14 %.
Or, la répartition de la richesse en France - la PIB - est de plus en plus déséquilibrée au profit du capital, au détriment du travail. En 20 ans, la part représentant le travail est passée d’environ 54 % à 45 %. Le financement des allocations retraites restant basé sur les revenus du travail, on comprend très vite qu’il est de plus en plus difficile de les financer, si on continue de refuser l’évidence.
Et pour augmenter ce financement, il est une mesure très simple : augmenter les revenus du travail et cesser de faire la part belle au capital.
Comment ? En mettant en place une mesure révolutionnaire : en augmentant les salaires. En augmentant les traitements des Fonctionnaires. N’oubliez pas que le point d’indice est bloqué depuis 12 ans. Pas d’augmentation des traitements ; pas d’augmentation des recettes du système de retraite. C’est mécanique.
En donnant un vrai travail rémunéré aux chômeurs (on fait même d’une pierre, deux coups). Et surtout, en remettant en cause les quelques 80 milliards d’exonération de cotisation (notamment sur les bas salaires), ce cadeau fait au patronat, sans aucune contrepartie.