Section des HORS RÉSEAUX
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Deux éléments indissociables de la liberté syndicale

Après l’accord sur les retraites complémentaires (cf. dernier FO Hebdo) Force Ouvrière sera signataire de la convention d’assurance-chômage. Là encore, les négociations ont été serrées.

Début janvier nous avions déclaré que, compte tenu de la situation de crise économique et sociale, il ne fallait pas « chambouler » la convention en vigueur, mais l’améliorer sur certains points.

Rappelons que Force Ouvrière n’était pas signataire de la précédente convention pour deux raisons essentielles :

La première concernait une disposition que nous considérions comme discriminatoire pour une deuxième réinscription au chômage pour celles et ceux qui avaient travaillé quatre mois. Nous avions obtenu satisfaction, par la suite, par un recours devant le Conseil supérieur de l’emploi.

La deuxième portait sur les conditions de mise en œuvre d’une baisse des cotisations sociales (patronales et salariales). La convention qui vient d’être négociée a sérieusement encadré les conditions d’une baisse des cotisations. Il faudra que l’UNEDIC dégage consécutivement deux semestres excédentaires de 500 millions chacun et que son endettement, actuellement de 11 milliards d’euros, revienne à 4 milliards. Dans ce cas, une baisse maximale de 0,4 point sera possible. Cette baisse n’entamerait en rien les droits des chômeurs, mais ralentirait le désendettement du régime.

Par ailleurs, nous avons obtenu deux améliorations pour les chômeurs :

La première concerne les saisonniers. L’abattement d’indemnisation qui leur était imposé depuis plusieurs années a été supprimé. Une vieille revendication est ainsi satisfaite.

La deuxième donne maintenant la possibilité (interdite auparavant) de cumuler une pension d’invalidité et une indemnisation chômage.

Pour toutes ces raisons, Force Ouvrière est signataire du texte.

Par ces deux négociations qui ont abouti, nous avons par ailleurs consolidé le paritarisme à une époque où d’aucuns (y compris dans une partie du patronat) voudraient le remettre en cause.

Comme toujours quand nous jugeons qu’un accord est un bon compromis, nous le signons. Dans le cas contraire, nous ne le signons pas.

C’est à la fois le fruit de notre liberté de comportement et de notre attachement à la pratique contractuelle et à la liberté de négociation.

Ajoutons aussi que sur ces deux négociations, Force Ouvrière a joué un rôle essentiel de moteur et pivot.

La concomitance des dates fait qu’en une semaine nous avons annoncé deux signatures, trois si l’on y ajoute la décision des fédérations du public de signer l’accord les concernant.

Certains commentateurs veulent y voir un retour de Force Ouvrière dans la pratique contractuelle.

Quand nous ne signons pas, ils y voient un durcissement contestataire.

Mais comme nous l’avons toujours dit, un syndicat qui ne signe jamais n’est pas réformiste, un syndicat qui signe tout n’est pas un syndicat.

Contestation et négociation sont deux éléments indissociables de la liberté syndicale.