Section des HORS RÉSEAUX
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L’austérité protège les riches et fragilise les autres

Si l’on écoute les estimations gouvernementales, le nombre de salariés qui pourraient être concernés par la prime de 1.000 euros, qui ne serait pas obligatoirement de 1.000 euros (!), devrait atteindre 4 millions.

Autrement dit, en la matière, le gouvernement voit la vie en rose.

Le lobbying patronal s’étant qui plus est activé, cette prime ne serait pas obligatoirement sonnante et trébuchante, mais pourrait, par exemple, se traduire par l’attribution d’actions.

Cela étant, pour espérer avoir quelque chose il faut :

1. que l’entreprise réalise des bénéfices ;

2. que les actionnaires soient mieux rémunérés que les deux dernières années ;

3. s’il s’agit d’attribuer des actions aux salariés, on va ensuite leur expliquer qu’ils vont y gagner deux fois : par l’attribution des actions et par des dividendes en hausse !

« Accumulez, accumulez ! C’est la loi et les prophètes ! »

Et pendant ce temps-là le pouvoir d’achat du SMIC n’augmente pas, les branches ne sont pas obligées de se réunir pour renégocier l’ensemble des grilles, les agents de l’État sont au régime sec.

Il y a même certains ministres qui, sortant de leur champ de compétence, en viennent à ressortir l’idée selon laquelle un bénéficiaire du RSA devrait travailler gratuitement !

En caricaturant à peine :

il y a les plus aisés, qui ont tout loisir de s’enrichir sans payer trop d’impôts ;

il y a ceux qui, situés dans la classe moyenne, gagnent correctement leur vie mais paient tout plein pot ;

il y a ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts parce qu’ils ne gagnent pas assez ;

il y a ceux qui, sans travail ou en fin de droits, perçoivent des minima sociaux et qui en échange devraient travailler gratuitement, ce qui éviterait de recruter ou de payer des agents publics.

Tout cela n’est pas acceptable.

L’urgence est bien, à tous les niveaux, de reréglementer, de faire une vraie réforme fiscale, de conduire une politique économique et budgétaire créatrice d’activité et d’emplois, de stopper l’austérité qui protège les riches et fragilise les autres.

Poser et reposer la question de la production et de la répartition des richesses.

Ne pas le faire, en France comme ailleurs, c’est faire le lit de tous les populismes et, en France, renier les principes républicains.

Alors, vive la sociale !