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L’État actionnaire a perçu 4.1 milliards d’euros de dividendes en 2014.

La Cour des comptes (CC) est inquiète. Mais une fois n’est
pas coutume, ce ne sont pas les dépenses de l’État qui
l’inquiète mais ses recettes. En cause : le niveau des
dividendes versés à l’État par les entreprises dont il est
actionnaire a été particulièrement élevé l’an passé. L’État
actionnaire a perçu 4,1 milliards d’euros de dividendes en
2014.
C’est une augmentation de près de 1 milliard d’€ par
rapport à la loi de finance initiale pour 2014 qui ne
prévoyait la perception que de 3,1 milliards d’euros de
dividendes. Chaque année, la CC publie un rapport sur
l’application du budget de l’État de l’année N-1 et pointe
cette année le risque pour l’État de privilégier un
rendement à court terme au détriment d’investissements
stratégiques pour la puissance publique. C’est EDF qui a
versé la contribution la plus importante : près de la moitié
des dividendes perçus par l’État à elle seule, soit
2 milliards d’euros. (Engie, ex-GDF Suez, 1 Mds et Orange
et la SNCF, 200 millions. La Poste a versé 100 M d’€).
La CC souligne que « plusieurs entreprises ont versé des
dividendes en 2014 alors que leurs résultats 2013 étaient
négatifs », notamment Engie, qui a annoncé 9,3 Mds d’€ de
perte à cause d’importantes dépréciations d’actifs.
Elle fait observer la gloutonnerie de l’État : « de
nombreuses entreprises dont l’État est actionnaire (9
entreprises sur 12 des plus grandes suivies par l’Agence
des participations de l’État) ont affiché en 2014 des taux de
distribution des résultats plus élevés que la majorité des
entreprises du CAC 40. » Globalement, la CC s’inquiète de
la stratégie d’actionnaire de l’État qui paraît, selon elle,
privilégier « un rendement à court terme » de ses actions
« au détriment, potentiellement, des intérêts à long
terme de ces entreprises et des siens ».
« L’État n’exerce pas sa fonction d’actionnaire de
façon satisfaisante », évaluait en mars 2003 le
rapport Barbier. Quelques mois plus tard était créée
l’Agence des participations de l’État : 12 ans après, elle est
à la tête d’un portefeuille de +de 100 Mds d’€. Un montant
qui a plus que doublé, depuis fin 2004. Au 29 avril,
l’agence pesait 83 Mds d’€, auxquels il faut ajouter près de
25 Mds d’€ de participations non cotées. Les faire gérer par
une holding financière (l’Agence des participations de
l’État) peut être l’une des causes de la gestion purement
financière de ces investissements déplorée par la CC.