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Les chèques-vacances supprimés pour les retraités de la fonction publique d’État

Une circulaire publiée fin juillet recentre le bénéfice de la prestation chèque-vacances “sur les seuls agents de l’État en activité”. Les agents retraités de l’État ne pourront donc plus bénéficier de l’aide de l’État pour acquérir de tels chèques. Censée dégager 10 millions d’euros d’économies, cette mesure est vivement critiquée par les syndicats. Le gouvernement se défend.

C’est “inacceptable”, tonne la CGT. Comme d’autres syndicats, la centrale de Montreuil ne ménage pas ses mots pour critiquer la décision du gouvernement de supprimer les chèques-vacances pour les retraités de la fonction publique d’État.

Publiée durant la trêve estivale, une circulaire de la direction du budget (DB) et de la direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) exclut en effet les fonctionnaires de l’État retraités, les militaires retraités et les ouvriers de l’État retraités de la liste des potentiels bénéficiaires de ces chèques-vacances. Une mesure qui entrera en vigueur le 1er octobre prochain. Les agents non titulaires de l’État étaient déjà exclus de la liste des bénéficiaires. Seuls les agents de l’État en activité pourront donc continuer à en bénéficier.

Plus précisément, la circulaire datée du 25 juillet “a pour objet de recentrer le bénéfice de la prestation chèques-vacances sur les seuls agents de l’État en activité”, est-il écrit dans son résumé. C’en est donc bientôt terminé de la possibilité donnée aux agents retraités de l’État de souscrire un compte-épargne permettant d’acquérir des chèques-vacances. Et ce avec une aide de l’État, leur ancien employeur.

Coup porté à l’attractivité
Cette mesure s’inscrit dans le processus d’économies engagé par l’exécutif en vue d’un rétablissement des finances publiques. Pour rappel, dans sa lettre de cadrage de préparation du budget 2024 publiée au printemps, la Première ministre, Élisabeth Borne, avait notamment demandé aux ministres de faire des propositions d’économies à hauteur de 5 % de leurs budgets respectifs.

Selon les chiffres obtenus pas les syndicats auprès de l’administration, cette suppression des chèques-vacances devrait permettre une baisse des dépenses à hauteur de 10 millions d’euros. Un attendu budgétaire qui est, sans surprise, vivement critiqué par les organisations syndicales. L’Unsa regrette ainsi que le budget de l’action sociale “soit victime des économies exigées”. Et d’estimer que cette mesure “unilatérale” impactera l’attractivité de la fonction publique.

“Un recul social pour une population fragilisée”
“Cette décision marque un manque de reconnaissance de l’État employeur pour ses anciens agents, développe l’Unsa. De fait, ce sont les retraités les moins riches qui devront faire un effort financier supplémentaire malgré le faible niveau de leur pension.”

Solidaires abonde : “Encore un recul social pour une population fragilisée, car à quels retraités profitaient les chèques-vacances ? À ceux dont les pensions sont les plus faibles.” “Encore une fois, c’est l’action sociale qui est victime des coupes budgétaires et le gouvernement fait passer cette mesure en douce pendant l’été, scandaleux”, renchérit le syndicat.

Selon l’Union confédérale des retraités de Force ouvrière (UCR-FO), cette suppression des chèques-vacances pour les agents retraités de l’État “va toucher près de 20 000 personnes retraitées chaque année”. Cela “(remet) ainsi en cause la possibilité pour ces dernières de pouvoir partir en vacances”, estime FO en exigeant la suppression de la circulaire du 25 juillet et le rétablissement du chèque-vacances pour les retraités de l’État.

Autres dispositifs d’aide
“Nous avons fait le choix de recentrer notre action sociale interministérielle sur les agents publics actifs”, se justifie l’entourage du ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini, en citant aussi notamment l’exemple des “enjeux liés au logement des agents”, un “sujet prioritaire à ses yeux”.

Tout en mentionnant l’objectif de réduction des dépenses publiques, l’exécutif met aussi en avant les autres dispositifs “d’aide aux vacances accessibles pour les retraités de la fonction publique d’État dans le cadre de l’action sociale ministérielle”. C’est le cas, notamment, au ministère de l’Économie et des Finances avec le dispositif “Epaf vacances”, dans lequel l’association Éducation plein air et finances (Epaf) propose des prestations de vacances et des séjours à prix subventionnés pour les agents actifs et retraités du ministère.

PAR BASTIEN SCORDIA
21 août 2023
Acteurs Publics