Section des HORS RÉSEAUX
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L’éditorial de Jean-Claude Mailly : Ne pas être tondus deux fois

À différentes reprises nous avons expliqué que si nous allions vraisemblablement sortir de la récession, c’est-à-dire avoir une croissance faible mais positive, nous n’étions pas pour autant sortis de la crise, dans la mesure où les causes de cette crise demeurent : répartition inégalitaire des richesses, absence de réglementation financière, bancaire et monétaire internationale, modalités inchangées de la construction européenne.

L’actualité récente confirme notre analyse. Les agences de notation et les marchés financiers spéculent depuis quelques jours sur l’euro au travers d’attaques vis-à-vis de trois pays : la Grèce, l’Espagne et le Portugal. Ce que les financiers craignent, c’est que ces pays aient des difficultés à rembourser leurs dettes, ce qui conduirait à accroître les difficultés. Ils craignent également une remontée des taux d’intérêt qui rendrait plus chers les emprunts des banques.

Ils pensent, par ailleurs, que les plans d’austérité sont insuffisants pour réduire les déficits et que faire plus serait difficilement supportable. En gros ils paniquent, au point où certains pensent que l’euro pourrait être menacé, donc ils spéculent.

De fait, les causes de la crise demeurant, les incertitudes sont grandes. Comme l’explique un conseiller d’Obama : « La reprise est dans les statistiques, la récession est dans la tête des gens. »

Pour toutes ces raisons, il est essentiel que nous combattions toute velléité de réduction des dépenses publiques et sociales se traduisant par un recul des droits sociaux, de la solidarité et de l’égalité. Les salariés ne doivent pas être tondus deux fois, pendant la crise et pour réduire les déficits.

De la même manière, nous entendons que soient rapidement mises en œuvre des mesures en faveur des chômeurs arrivant en fin de droits. Il faut arrêter le jeu du mistigri (c’est pas moi, c’est l’autre et réciproquement) et examiner comment, tant du côté de l’UNEDIC que de l’État, on met des moyens pour prolonger l’indemnisation, favoriser l’accès à l’allocation spécifique de solidarité (ASS) et prolonger l’allocation équivalent retraite (AER).

Rappelons que sur un million de personnes qui arriveraient en fin de droits en 2010, 400 000 seraient sans rien – une telle situation serait inacceptable.

Toutes ces questions, ainsi que celle des retraites bien entendu, seront présentes lors de la réunion dite de l’agenda social du lundi 15 février avec le président de la République.

Comme toujours, Force Ouvrière est partisane de l’action commune sur des bases claires. C’est pour cette raison que nous avons entrepris des rencontres bilatérales avec les autres confédérations. Il ne s’agit pas de recommencer 2003.

La réunion commune entre organisations syndicales doit rester un événement, elle doit être préparée. Sinon cela devient une institution qui privilégie la forme au fond, qui s’aligne sur le plus petit dénominateur commun.


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