Section des HORS RÉSEAUX
 45 rue des Petites Ecuries
75484 PARIS Cedex 10
 01-47-70-91-69  01-48-24-12-79  olivier.jacquetdgfip.finances.gouv.fr

Une rupture avec les principes républicains

Renommé ou reconduit, le Premier ministre a indiqué qu’une nouvelle étape s’ouvrait : celle de la croissance pour l’emploi.

Cela signifie, a contrario, que la croissance et l’emploi n’étaient pas jusqu’à ce jour des priorités. En témoigne d’ailleurs le plan d’austérité en vigueur et qui risque de s’amplifier avec, en particulier, la réduction massive des dépenses publiques et celle, importante, des dépenses sociales. Comme nous ne cessons de le dire, c’est là l’objet de la contre-réforme des retraites, contre-réforme que nous ne cesserons de dénoncer et dont nous réclamons l’abrogation.

De notre point de vue, nous sommes passés près d’une victoire, si tous les syndicats avaient accepté d’amplifier, d’unifier le mouvement pour un appel à vingt-quatre heures de grève franche*.

Qui dit plan d’austérité dit aussi pression accrue sur les travailleurs et remise en cause de leurs droits. Et du même coup, accroissement des inégalités sociales. Qui dit plan d’austérité dit encore ralentissement économique, donc affaiblissement de la croissance et augmentation du chômage.

Et parler de croissance et d’emploi ne suffit pas pour rassurer. Certains pensent, en effet, que plus de profits et un coût du travail plus faible favorisent la croissance et l’emploi. C’est la vieille formule : les profits d’aujourd’hui font les emplois de demain.

C’est pourquoi il est indispensable de soutenir la consommation par des augmentations de salaires, de mieux répartir les richesses produites par une grande réforme fiscale, de taxer plus lourdement les dividendes au bénéfice de l’investissement et de l’emploi.

Ce qui signifie une réorientation importante de la politique économique. Ce qui n’est toujours pas le cas malgré la crise, où l’on a vu se développer fortement des inégalités sociales. Et ce ne sont pas les sommets européens et le G20 qui permettront de réguler et réglementer le capitalisme.

Comme nous avons déjà eu l’occasion de le dire, les relations avec les pouvoirs publics sont quelque peu plombées en conséquence de l’autoritarisme présidentiel et gouvernemental à propos de la contre-réforme des retraites. Et si le dossier de la dépendance ne s’inscrit pas dans le cadre de la Sécurité sociale mais dans celui des assurances privées, elles ne sont pas près de s’améliorer.

Au final, là où on était en droit d’attendre une rupture avec la politique économique dite libérale, on assiste plutôt à une rupture avec les principes républicains.

* Cf. notre dossier sur le site internet confédéral : http://www.force-ouvriere.fr/.