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La Cour des comptes recadre l’usage des consultants par l’administration

La Cour des comptes recadre l’usage des consultants par l’administration

MATHIEU LAPPRAND





Perte de compétences, logique de sous-traitance, conflits d’intérêts… autant de griefs que la Cour des comptes adresse aux ministères consommateurs de cabinets de conseil dans un rapport au vitriol.

Au moins 150 millions d’euros en prestations de conseils extérieurs sont dépensés chaque année par l’État. Toutes administrations confondues, ce montant s’élève à 1,1 milliard d’euros. Il s’agit de prestations intellectuelles confiées à des personnes extérieures à l’administration, travaillant en indépendant ou pour des cabinets et reconnues pour leur expertise. Le rapport de la Cour des comptes vise à évaluer la pertinence et la qualité de ces externalisations, ainsi que la régularité des passations de marchés.

« Une relation de dépendance avec certains prestataires »

Zoom : Un marché très prospère
Dix cabinets se sont partagés 40 % des contrats entre 2011 et 2013. Le ministère de l’Économie et des Finances est le plus gros consommateur avec 30 % des dépenses, suivi par Matignon et le ministère de la Défense. Le premier cabinet prestataire est Capgemini, qui a assuré 15 % des contrats pour 55,9 millions d’euros. Ce cabinet était notamment chargé d’accompagner la mise en place de l’Opérateur national de paye (ONP), un projet qui aura coûté « entre 235 et 290 millions d’euros », selon Bercy… sans jamais fonctionner.

La Cour estime que l’État recourt insuffisamment à ses compétences internes : un haut fonctionnaire coûte 500 euros par jour contre le triple pour un consultant externe. Elle déplore ensuite des pertes de compétences pour l’administration dans le domaine du droit des contrats publics, de la rédaction de textes réglementaires ou de la gestion du patrimoine immobilier. « Il est regrettable que l’administration soit contrainte de se placer dans une relation de dépendance avec certains prestataires au motif que ceux-ci ont acquis une meilleure connaissance qu’elle de ses propres procédures », dénonce le rapport.

Autres griefs, l’absence de règles déontologiques ainsi que le risque de conflits d’intérêts, qui n’est pas pris en considération par les administrations alors que le risque existe si des ex-fonctionnaires assurent des missions dans leurs anciennes administrations. C’est pourquoi le rapport préconise in fine de doter l’État « d’une doctrine de recours aux consultants ». Espérons qu’elle ne sera pas rédigée par des prestataires extérieurs. -


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