Section du LOIRET
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Le Smic a cinquante-trois ans…

Le salaire minimum interprofessionnel de croissance, créé pour « limiter les inégalités de salaires », reste dans le collimateur des néolibéraux, l’accusant de nuire à l’emploi et d’accroître le coût du travail. Depuis plus de dix ans, ce filet de protection pour les salariés modestes est privé de coup de pouce.

Au départ était le Smig (Salaire minimum interprofessionnel garanti). Cependant à sa création en 1950, le bât blessait déjà. Il existait des différences de niveau, régionales, allant jusqu’à 8 %.
Mais surtout le patronat disposait de la possibilité de fixer un salaire de base inférieur, si bien que les entreprises gardaient une large autonomie salariale.
En prime, il n’existait pas d’échelle mobile (ajustement des salaires sur la hausse des prix).

Après les grandes grèves de 1953, où la toute jeune CGT-FO était bien présente, l’État doit donner un fort coup de pouce au Smig. Une loi de 1957 permettra au salaire minimum d’être en partie indexé. Pendant les dix années suivantes, le Smig augmentera de 70 %. Mais nous sommes encore loin du compte car dans le même temps les salaires moyens augmentent eux de 140 %

À la veille des grandes grèves de mai 68, les « smigards » sont surtout des « smigardes » (textile, agroalimentaire). Beaucoup de salariés ne dépassent le salaire minimum que de peu, grâce aux primes d’ancienneté. L’existence du Smig n’a donc en rien empêché le creusement des inégalités salariales. C’est ce qui sera vivement critiqué par les syndicats en mai-juin 1968.

Lors des négociations de Grenelle, en juin, ils obtiennent une augmentation du Smig de 35 % et la fin des disparités régionales. Le 2 janvier 1970, le Smic est créé. Le gouvernement de l’époque veut montrer qu’il fait bénéficier les plus bas salaires de la croissance des Trente Glorieuses, une meilleure répartition des richesses étant le moteur des revendications de la classe ouvrière en 1968. Lire la suite…