Section du LOIRET
 Cité Administrative Coligny - Local FO - Bât F1
131 rue du Faubourg Bannier
45042 ORLEANS Cedex 1
 06-38-04-96-56  fo.drfip45dgfip.finances.gouv.fr

Après une mobilisation toujours d’ampleur ce 16 février, la préparation du 7 mars est engagée

Par des grèves toujours importantes et des cortèges toujours très fournis ce 16 février, les travailleurs ont montré, une fois de plus, combien ils sont résolus à obtenir le retrait de la réforme des retraites voulue par l’exécutif et dont le projet est devant le parlement. Le débat sur le texte a lieu jusqu’à ce vendredi 17 février à l’Assemblée. Le projet sera ensuite transmis au Sénat.

Alors que le gouvernement reste sourd face à la contestation massive qui depuis un mois ne cesse de s’étendre, soutenue par les trois-quarts de la population, l’intersyndicale a appelé à durcir le mouvement, en mettant la France à l’arrêt le 7 mars. Dans la manif parisienne, comme en province, tel à Albi où les huit "numéros un" des organisations syndicales manifestaient ce jeudi, cette date était dans toutes les têtes. Et les travailleurs préparent déjà à construire cette mobilisation.

Certains commentateurs voient déjà dans cette journée interprofessionnelle du 16 février, à l’appel de l’intersyndicale (huit organisations de salariés, dont FO et cinq organisations de jeunesse) une sorte de "baisse de régime" de la mobilisation. Pour le moins, elle est légère ! Pour preuve : 300 000 manifestants à Paris, 80 000 à Marseille, 5 000 à Epinal, 12 000 à Montpellier, 2 300 à Sète, 10 000 à Foix dans l’Ariège, 25 000 à Grenoble, 2000 à Dignes les Bains, 70 000 à Toulouse, 1600 à Aurillac, 4 500 manifestants en Dordogne, 4 000 à Mulhouse, 5 500 à Avignon, 1 800 à Dole dans le Jura, 5 000 à Perpignan, 10 000 à Clermont-Ferrand, 3 500 à Châteauroux… 40 000 à Albi, ville de 50 000 habitants où les secrétaires généraux des organisations –dont Frédéric Souillot pour FO– avaient choisi de manifester…

Les taux de grévistes seraient moins marqués ? Là encore tout est relatif et ce 16 février (se déroulant par ailleurs sur une période de vacances pour deux zones) constituait la 5e journée d’actions. Or, la grève impacte lourdement les porte-monnaie des salariés, ceux du public comme du privé. Autre paramètre d’importance, beaucoup de salariés ont dans le viseur le 7 mars, pour un durcissement du mouvement et mettre la France à l’arrêt.

L’intersyndicale demande aux parlementaires "de voter le rejet de ce projet de loi et plus particulièrement son article 7"

Car pour l’instant, le gouvernement ne semble pas vouloir entendre la contestation concernant son projet retraite, débattu jusqu’à vendredi minuit à l’Assemblée, avant que le texte soit transmis au Sénat (qui aura quinze jour pour l’examiner, soit jusqu’au 12 mars). Au total, le gouvernement ayant fait le choix d’adosser le projet à un projet de loi de finances rectificative sur la sécurité sociale (PLFRSS), ce qui permet un calendrier d’examen réduit, le parlement n’a que cinquante jours pour se prononcer sur le texte.

D’ores et déjà, l’Assemblée qui examine le texte depuis le 6 février a adopté l’article un, soit la suppression des régimes spéciaux. Elle a rejeté l’article 2 relatif à l’index sénior. Les observateurs s’interrogent sur la possibilité, dans le temps qui reste d’ici ce vendredi soir, que l’examen du texte aille jusqu’à l’article 7, élément central de la réforme puisqu’il concerne le recul à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite.

Dans un long courrier qu’elle vient d’adresser aux députés et aux sénateurs, l’intersyndicale leur demande "solennellement de voter le rejet de ce projet de loi et plus particulièrement son article 7". Rappelant aussi à la représentation nationale les arguments "repris par l’immense majorité des médias, des expertes et experts" et qui conduisent à contester ce projet, l’intersyndicale souligne le "drame" : "parce que le gouvernement reste sourd à une argumentation technique solide, ancrée dans la réalité du travail. Le gouvernement reste sourd à cette volonté populaire et l’incompréhension a laissé place à l’indignation, ainsi qu’à la colère dans un contexte d’après-pandémie, de guerre en Europe, de baisse du pouvoir d’achat et de crainte généralisée pour l’avenir".

Ce 16 février comme lors des précédentes journées d’actions, il suffisait de parler avec les manifestants pour mesurer toute la légitimité de la contestation. Pour mesurer la détermination de salariés à lutter contre ce projet "injuste et infondé", cela au prix de journées de salaire en moins, et donc d’une baisse de pouvoir d’achat. Alors, s’ils ne "font pas toutes les grèves" et "toutes les manifs", ils s’organisent et sont résolument dans le mouvement. Lire la suite…