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Retraites : la clé de leur financement, c’est l’emploi et les salaires !

Le financement des retraites est au bord du gouffre clame l’exécutif.

Or, ses assertions tentant de légitimer l’urgence à agir, en imposant aux travailleurs une réforme injuste et brutale, sont battues en brèche par nombre d’économistes et de spécialistes de la protection sociale. Quant au projet, il ne dit mot des paramètres au cœur du financement des retraites : l’emploi et les salaires. Or, explique FO de longue date, développer l’emploi, pérenne, et augmenter les salaires permettrait d’apporter des recettes supplémentaires au système de retraite. Mais les délocalisations se poursuivent, y compris par les entreprises ayant bénéficié d’aides publiques et sans contreparties. Le recours massif aux contrats précaires se poursuit aussi. Le patronat ne lâche que des hausses salariales limitées. Les entreprises se séparent toujours autant de leurs salariés seniors.

Se perpétue plus que jamais la politique d’exonérations au nom de la baisse du coût du travail… Sciemment, le projet, qui ne sollicite aucunement les entreprises, ne remet pas en cause ces dérives qui cependant privent de recettes les comptes sociaux, le système de retraite notamment. Tour d’horizon…

Développer l’emploi de qualité, moteur puissant pour les recettes

L a meilleure manière d’augmenter les recettes du système de retraite est de développer l’emploi pérenne (en CDI et à plein temps). Non seulement, pour les salariés, c’est la possibilité de progresser dans la carrière, donc de voir leur salaire croître, mais aussi, pour les comptes sociaux, c’est la solution pour être alimentés par un volume plus important de recettes, apportées par les cotisations. Or, pour l’instant, si le chômage (de catégorie A) est sur une phase descendante, reste le problème de la qualité des emplois.

Alerte sur les créations d’emplois

Sur les vingt dernières années, on a vu en effet se développer l’emploi en contrat court, et même très court. Alors que les contrats de moins d’un mois représentaient 57 % des CDD en 2001, en 2017 ils constituaient 83 % de cette catégorie. Et si ceux d’une seule journée représentaient 8 % des CDD en 2001, ils en représentaient 30 % en 2017. Le phénomène est bien sûr favorisé par l’exonération de cotisations sur les bas salaires pour les employeurs et la multiplication des recours au CDD d’usage depuis le début des années 2000. Et nombre de salariés enchaînent les contrats courts : parmi eux, 70 % travaillent auprès du même employeur trois mois plus tard. À noter que 17 % de ceux cantonnés dans des contrats courts vivent sous le seuil de pauvreté contre 15 % des salariés en CDD et 8 % des personnes en emploi stable.

Les calculs officiels sur le chômage laissent sur le côté quelque 2,4 millions de travailleurs subissant une activité réduite. Et cette précarité de l’emploi signifie de moindres cotisations, donc moins de recettes allant au système de protection sociale. De son côté, l’Insee vient d’alerter sur un coup d’arrêt dans les créations d’emplois fin 2022, après sept trimestres de hausse, et des déclarations d’embauche en baisse de 2,3 %. Ce qui pose la question de l’évolution de l’emploi en 2023. La création de France travail sera-t-elle en mesure de remédier à la situation ? Jusqu’à présent l’attention est portée sur le rapprochement des chômeurs de l’offre d’emploi, et non sur une amélioration de la qualité des offres. Est attendu également l’impact d’une mesure, entrée en vigueur en septembre 2022, celle du bonus-malus permettant de diminuer le taux de contribution à l’Assurance chômage des entreprises qui ont le moins recours aux contrats courts… Lire la suite…