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Retraites : sur le terrain, des travailleurs déterminés à gagner

Manifestations et grèves, massives, ont rythmé la vie du territoire le 7 mars. Les actions se poursuivent ce 8 mars et même au-delà. Petit aperçu d’initiatives locales et sectorielles.

"Enorme", "historique", "inédit", "on n’avait jamais vu ça"… Dans les unions locales et départementales FO, la participation à la journée de mobilisation interprofessionnelle du 7 mars est unanimement louée. Quelques 120 000 manifestants à Lille, 50 000 à Lyon, 53 000 à Grenoble, 45 000 au Havre, 25 000 à Nancy. Mais aussi 30 000 à Rouen 20 000 à Angers, 15 000 au Puy en Velay… "Même des villes qui ne manifestaient pas jusqu’à présent se sont lancées dans le mouvement", souligne Alexandre Leleux, secrétaire général de l’Union locale de Maubeuge. "Fourmies, par exemple, a réuni 400 personnes."

Villes moyenne et petites cités ne sont pas en reste. "A Montauban, avec 15 000 personnes nous avons eu plus de monde que lors des mobilisations de 1995", s’enthousiasme Eliane Teyssié, secrétaire générale de l’UD du Tarn et Garonne. C’était très impressionnant et la pluie n’a rien empêché. Dans le Maine et Loire, à Saumur, quelques 4 500 personnes sont descendues dans la rue. 1 000 s’étaient donné rendez-vous à Longwy en Lorraine et 8 000 à Bourgoin-Jallieu en Isère.

Pour cette journée visant à mettre la France à l’arrêt, "On a vu des camarades du privé qui n’ont pas l’habitude de battre le pavé, même s’ils se mettent en grève quand il y a des problèmes sur les salaires", observe Catherine Rochard, secrétaire générale de l’UD de Maine et Loire. "Les travailleurs de la Laiterie Tessier (Caprice des Dieux), les Villemorin-Mikado (semences potagères), ceux de Carrefour étaient très présents à la manifestation d’Angers." En Seine Maritime, Yanis Aubert, secrétaire général départemental FO a observé aussi, et il n’est pas le seul, une très forte présence des lycéens dans le cortège : "Des lycées entiers sont descendus dans la rue." A Nancy, Frédéric Nicolas, secrétaire général de l’UD, souligne aussi la présence de nombreux manifestants non syndiqués, "des gens qu’on ne voyait pas avant." Et le phénomène s’est observé dans de nombreux cortèges en France.

Blocages en série

Outre la participation aux manifestations, l’appel à « La France à l’arrêt » a été mis en action sur tout le territoire. Dépôts de pétrole et raffineries en premier lieu. "Nous avons bloqué le dépôt de Vern sur Seiche entre 3 h et 10 h mardi matin", rapporte Fabrice Le Restif, secrétaire général de l’UD d’Ille-et-Vilaine. "C’était un avertissement pour la suite." Trois des quatre terminaux méthaniers français ont été mis à l’arrêt (et ce au moins jusqu’au lundi 13 mars). L’ensemble des sites de stockage de gaz ont été touchés par un important mouvement de grève même s’ils n’ont pas été totalement bloqués. Le site EDF de Velaines (Meuse), plateforme logistique des centrales nucléaires françaises où sont stockées des pièces de rechange, est à l’arrêt depuis mardi 7 mars, ce qui pourrait entraîner des retards dans la maintenance des centrales. Et à l’entrée de la zone industrielle de Sablé-Sur Sarthe, de nombreux militants étaient présents pour freiner entrées et sorties de camions. "On a eu jusqu’à 15 km de bouchons le 7 mars" indique Loïc Boyard, secrétaire général de l’UD de la Sarthe.

Les militants ont su cibler aussi les points névralgiques, laissant passer les automobilistes mais bloquant les camions au risque parfois de se voir évacués manu militari par les forces de l’ordre. "Nous avons occupés quatre ronds-points à Lille et un à La Chapelle d’Armentières", explique Karine Wellcame responsable de l’Union locale FO de Lille. "La police nous a délogés de La Pilaterie et La Chapelle parce qu’il y avait vraiment trop de camions. Mais dans l’ensemble nous avons été très bien accueillis par les routiers. Nous n’avions même pas besoin de leur demander de se mettre en travers. Les camarades de l’enseignement, de La Poste, des métaux qui étaient venus prêter main forte étaient étonnés d’un tel accueil." A Montauban, le Pont de Chaume a été bloqué par des militants avec pour effet de provoquer un engorgement de toute la rocade. Lire la suite…