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Quand la parentalité devient un facteur de discrimination à l’embauche dans le Secteur Public

La grossesse et la parentalité
réduisent les chances d’obtenir un entretien d’embauche

Un nouveau volet de l’étude sur les discriminations à l’embauche dans la sphère publique montre que déclarer son état de grossesse ou de parentalité dans sa candidature réduit de 15 % les chances d’obtenir un entretien d’embauche.

Après avoir étudié les effets de l’origine des candidats ou de leur adresse sur les chances d’obtenir un entretien d’embauche, Yannick Lhorty, spécialiste de l’évaluation des risques de discriminations des recrutements dans les trois versants de la fonction publique, et son équipe se sont penchés sur l’impact de la grossesse et de la parentalité.

Il en ressort en premier lieu que, autant dans le secteur public que dans le privé, le signal d’un état de grossesse ou d’une future parentalité produit un effet très négatif sur les chances d’accéder à un entretien d’embauche, avec une baisse d’environ 15 % des chances d’obtenir un retour positif à une candidature en réponse à une offre d’emploi. Un chiffre semblable dans les deux domaines professionnels testés, à savoir les métiers de cadre administratif et d’aide-soignant.

« Cette pénalité est du même ordre de grandeur que celle de l’origine et que celle d’une situation de handicap, explorée par une étude précédente sur la base du même protocole, faisant de l’état de grossesse et d’une parentalité future pour un homme l’une des situations les plus pénalisantes sur le marché du travail français », expliquent les auteurs de l’étude. Dans la fonction publique, sur les métiers d’aide-soignant et de cadre administratif, le taux de succès pour un candidat de référence concernant un éventuel entretien d’embauche est de 38,3 %, mais il chute à 33 % si le candidat a déclaré une éventuelle grossesse ou situation de parentalité.

Critères parmi « les plus pénalisants du marché du travail »

De même, pour le poste d’aide-soignant, le taux de succès du candidat de référence est de 56,4 %, toujours dans le secteur public, mais tombe à 40 % pour une personne déclarant un état de grossesse ou de parentalité. Par comparaison, dans le privé, le taux de succès du candidat de référence au poste de cadre administratif est de 12 % et tombe à 10 % pour un candidat ayant déclaré sa situation de grossesse ou de parentalité. Pour le poste d’aide-soignant, on arrive à 42,8 % pour le taux de succès du candidat de référence et à 37,7 % pour celui affichant une situation de grossesse ou de parentalité. « Dans le public, la pénalité de l’origine dépasse celle de la parentalité pour les cadres administratifs et est dépassée par celle de la parentalité pour les aides-soignantes, peut-on lire dans les résultats de l’étude. Mais les différences sont faibles, et les ordres de grandeur globalement comparables. »

Des résultats qui « situent le critère de l’état de grossesse ou, pour un homme, d’une parentalité future comme l’un des plus pénalisants sur le marché du travail français avec l’origine et une situation de handicap. Notons que tous ces écarts signalent la présence de discriminations sans encore l’établir ». Pour rappel, la durée du congé maternité obligatoire est de huit semaines, dont six à prendre après l’accouchement. Le congé paternité, quant à lui, est au minimum de vingt-cinq jours fractionnables.

En définitive, l’étude montre qu’une femme enceinte a fortement intérêt à tenter de dissimuler sa situation pour conserver ses chances d’accéder à un emploi. Elle montre aussi que l’effet de signal d’une future parentalité paraît tout autant négatif pour un homme qui indiquerait dans sa lettre de motivation son souhait d’utiliser son droit au congé de naissance et au congé de paternité. (sic)

Par Marie Malaterre, acteurspublics.fr le 15.11.2022