Section du LOIRET
 Cité Administrative Coligny - Local FO - Bât F1
131 rue du Faubourg Bannier
45042 ORLEANS Cedex 1
 06-38-04-96-56  fo.drfip45dgfip.finances.gouv.fr

Perte d’attractivité de la DGFiP - Où l’on crée une toute nouvelle mouture des ex « mouvements de mutations sur postes spécifiques »… !

Une prime de 10 000 euros pour renforcer l’attractivité des services de la DGFIP

La Direction Générale des Finances Publiques (DGFIP) a décidé d’expérimenter un dispositif de prime d’attractivité d’un montant de 10 000 euros « destinée à favoriser l’arrivée et la fidélisation des agents dans des services qui souffrent d’un déficit d’attractivité ». Un dispositif déjà sous le feu des critiques syndicales.

Après les services de l’État en Seine-Saint-Denis et le ministère de l’Intérieur pour les services déconcentrés, c’est désormais au tour des Finances Publiques d’actionner le levier indemnitaire pour renforcer l’attractivité de leurs services. La Direction Générale des Finances Publiques (DGFIP) a en effet décidé d’expérimenter un dispositif de « prime d’attractivité » destiné « à favoriser l’arrivée » et « la fidélisation des agents » dans ceux de ses services « qui souffrent d’un déficit d’attractivité ». Un dispositif détaillé dans une note de service de son directeur général, Jérôme Fournel, adressée mi-août au réseau de la DGFIP.

L’expérimentation de cette prime est fondée sur le décret du 17 avril 2008 créant l’indemnité temporaire de mobilité. D’un montant de 10 000 euros brut, cette prime pourra être attribuée sous deux conditions : « l’existence réelle d’une mobilité géographique ou fonctionnelle » ainsi que « l’existence d’une difficulté particulière à pourvoir un emploi ».

Dans le détail, la prime de 10 000 euros sera versée en fonction d’une période de référence de cinq ans. Et ce en 3 fractions : 40 % lors de l’installation du fonctionnaire dans son nouvel emploi, 20 % au terme de deux ans et demi dans cet emploi et, enfin, les 40 % restants au terme de cinq ans en poste sur l’emploi concerné.

111 emplois concernés

La DGFIP a profité de sa note pour lancer un appel à candidatures aux personnels désireux d’être mutés sur des postes ouvrant droit à cette prime d’attractivité. Les prises de poste auront lieu le 31 décembre prochain. « Au total, 70 services sont concernés dans 37 directions, ce qui représente un total de 111 emplois [de catégories A, B et C, ndlr] », précise la direction dans sa note. Un arrêté doit néanmoins encore être publié pour fixer la liste précise des postes concernés.

La DGFIP ambitionne même déjà d’aller plus loin. « Si le bilan de l’expérimentation est jugé satisfaisant, le dispositif pourra alors être pérennisé à partir de 2023 et ses conditions d’application pourront évoluer en fonction des besoins identifiés et des postes concernés », explique Jérôme Fournel dans sa note. Encore faudra-t-il convaincre les représentants du personnel, qui ont déjà exprimé de vives critiques concernant cette prime d’attractivité.

« Il est inadmissible de procéder de la sorte alors que la direction générale pratique des coupures sur tous les mouvements et refuse d’appeler les listes complémentaires des concours, réagit ainsi Solidaires Finances Publiques. Parmi les postes proposés, plusieurs se trouvent dans des directions dans lesquelles des agents (certes non prioritaires) n’ont pas obtenu leur mutation. »

« Rémunération personnalisée »

Le premier syndicat de la direction estime par ailleurs que la DGFIP « crée une inéquité de traitement » entre ses agents : « Non seulement un agent X qui n’aurait pas eu sa mutation dans le cadre du mouvement national ou local pourra voir le poste attribué à un agent Y y accédant par [cet appel à candidatures, ndlr] avec l’attribution de la prime de 10 000 euros alors que ce dernier n’avait peut-être même pas participé au mouvement de mutation. »

L’attribution d’une telle prime d’attractivité est « le double signe que la DGFIP est aux abois », abonde la CFTC DGFIP : « D’une part, elle agit dans l’urgence, sans anticipation ni réflexion, d’autre part, elle prend sciemment le risque de la fracturation de son « corps social » en instaurant une forme déguisée de rémunération personnalisée et en poursuivant l’extension du champ du recrutement au choix. »

Pour les représentants du personnel, surtout, le problème de l’attractivité ne peut pas être résolu par le seul levier indemnitaire. L’occasion pour les syndicats de réclamer notamment de « vraies » revalorisations et perspectives de carrière pour les agents de la DGFIP ou encore l’arrêt des réorganisations. « L’argent ne fait pas tout », lance Solidaires. « Il convient de remettre les choses dans l’ordre et de commencer par une réflexion sur le périmètre de nos missions, abonde la CFTC. Il convient d’arrêter de les bousculer au gré de réformes successives et incessantes, destinées à donner l’illusion que nous continuons à tout faire bien. » (sic)

Par Bastien Scordia, acteurspublics.fr le 14.09.2022

L’information est loin d’être un « scoop » pour les agents de la DGFiP dans la mesure où elle est publiée sur Ulysse depuis le 16.08.2022.
En revanche, elle est visiblement désormais entièrement rendue publique et contribue à démontrer, une fois de plus, mais cette fois-ci très ouvertement, le caractère « désemparé » de la DG ainsi que la vision de court terme de cette dernière face aux vacances durables d’emplois dans certains services jugés peu attractifs du fait notamment :
  • de leur situation géographique,
  • des difficultés rencontrées en matière de logement, de qualité et de coût de la vie, dans les départements concernés,
  • ou encore des difficultés particulières rencontrées dans lesdits services en termes d’exercice quotidien des missions.

Une « rustine » de plus pour faire face dans l’urgence à l’indéniable déliquescence du réseau de la DGFiP provoquée par les suppressions d’emplois, aussi systématiques que dogmatiques, imposées par cette même DG depuis de longues années ?

Une véritable réflexion s’impose indubitablement quant aux profondes raisons du manque d’attractivité des métiers de la DGFiP.
Comme évoqué très justement dans l’article de Bastien Scordia, l’argent seul ne peut aucunement s’assimiler à une « solution miracle » pérenne face au mal-être des agents de la DGFiP dans l’exercice de leurs missions !